Le commissaire européen au Marché intérieur et au Numérique, Thierry Breton, a estimé jeudi que le Premier ministre britannique Boris Johnson allait tenter de « jouer le rapport de force jusqu’à son extrême » dans les négociations commerciales à venir avec l’Union européenne.
M. Johnson, qui a largement remporté la semaine passée les élections législatives britanniques, est « dans une position de force qui est la plus importante depuis Margaret Thatcher », a rappelé le commissaire français lors d’un échange à Bruxelles avec des journalistes. Il « va donc, bien entendu, chercher à en profiter » et « jouer le rapport de force jusqu’à son extrême » dans ces négociations sur la future relation, a-t-il ajouté. « Mais il faut savoir que la contrepartie, c’est que s’il n’y a pas d’accord, la Grande-Bretagne retombe dans le droit commun des règles du commerce », a-t-il souligné Les Britanniques doivent quitter l’UE le 31 janvier 2020, date à laquelle s’ouvrira une période de transition, destinée à éviter une rupture brutale, pendant laquelle ils continueront d’appliquer les règles européennes. C’est au cours de cette période de transition de 11 mois, jusqu’au 31 décembre 2020, qu’ils devront négocier avec l’UE un accord sur leur future relation, en particulier leurs liens commerciaux.
Défaire 40 ans en 11 mois
« C’est quand même un chantier absolument colossal », a reconnu M. Breton. « Il s’agit de défaire 40 ans de construction en commun. En 11 mois. » Pour Thierry Breton, l’UE va devoir dans cette période maintenir « l’unité qui a été (sa) force » lors de la première phase des négociations sur les modalités du départ britannique. « J’y veillerai par rapport à l’ensemble de mon portefeuille (…) Il faut continuer à maintenir ce front uni, ce front commun, pour protéger l’intégralité du marché intérieur », a-t-il dit.
AFP