Le chef de la diplomatie britannique Boris Johnson a appelé vendredi Bruxelles à passer à la deuxième phase de négociations sur le Brexit pour régler la question de la frontière irlandaise.
« Les questions relatives à la frontière nord-irlandaise et à son fonctionnement sont intellectuellement et intimement liées aux questions de l’union douanière, du marché unique », et relèvent donc de la deuxième phase des pourparlers, a déclaré Boris Johnson, lors d’une conférence de presse à Dublin.
« Je crois logiquement qu’il est temps de passer à la deuxième phase » de ces discussions, qui concerne la future relation entre Londres et l’UE, a ajouté le ministre britannique des Affaires étrangères.
A ses côtés, son homologue irlandais a également dit aussi vouloir passer à la seconde phase des négociations, soulignant cependant le besoin de clarifications sur la frontière et le processus de paix nord-irlandais dont Londres et Dublin sont les garants.
Simon Coveney a dit estimer possible de se mettre d’accord d’ici un an sur le cadre de la future relation entre l’UE et le Royaume-Uni, tout en jugeant que « cela prendra un certain nombre d’années pour finaliser les détails ». « Je pense qu’on est plus proches d’un calendrier de quatre à cinq ans que de deux ans », a-t-il conclu.
La question des conséquences du Brexit pour l’Irlande figure parmi les dossiers prioritaires pour Bruxelles dans l’optique du bouclage de la première phase de négociation.
La Première ministre britannique Theresa May était de son côté vendredi au sommet européen consacré aux questions sociales à Göteborg (Suède). En marge de la rencontre, elle doit rencontrer en tête à tête le président du Conseil européen Donald Tusk pour discuter des avancées des discussions sur le Brexit, mais aussi ses homologues irlandais, polonais et suédois.
Jean-Claude Juncker a accentué vendredi la pression sur la dirigeante britannique en affirmant qu' »il y avait encore du travail à faire » pour un accord sur la première phase des négociations sur le Brexit en décembre.
Face au risque d’impasse, le ministre britannique du Brexit David Davis a appelé les Européens à faire des compromis. « Je veux qu’ils fassent des compromis. (…) On n’a rien sans rien », a-t-il sur la BBC.
Selon la presse britannique, David Davis et Boris Johnson font pression sur Theresa May pour qu’elle ne fasse pas de concession sur la facture du divorce, qui serait leur meilleure arme de négociation pour l’heure selon eux.
Jeudi soir, à Berlin, M. Davis a affirmé que son pays ne céderait pas à la demande du négociateur en chef de l’UE Michel Barnier de fournir d’ici la fin de la semaine prochaine une réponse sur cette facture estimée à 60 milliards d’euros par l’UE, pour pouvoir passer à la prochaine phase de négociations.
Le Quotidien/ AFP