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Brexit: des eurodéputés fustigent les hésitations « inacceptables » de Londres


Pour David Davis, "la signature de l'accord avec Bruxelles n'est pas contraignate" (photo AP)

Les chefs de file de plusieurs groupes politiques au Parlement européen ont jugé mardi « inacceptables » les déclarations du ministre britannique chargé du Brexit, David Davis, laissant entendre que Londres ne se considérait pas tenu de respecter le compromis récemment conclu avec Bruxelles.

Dimanche, David Davis avait affirmé que Londres ne paierait sa facture de divorce de 40 à 45 milliards d’euros à l’UE que s’il parvenait à conclure un accord commercial avec Bruxelles, et avait souligné le caractère selon lui non contraignant du compromis signé vendredi.

Ce compromis porte sur les principes du règlement financier du Brexit dans le cadre d’un accord sur les modalités de sortie du Royaume-Uni de l’UE à compter de fin mars 2019, ouvrant la voie à des discussions sur leur future relation commerciale.

Considérer ce compromis comme une simple « déclaration d’intention », c’est « inacceptable », s’est agacé mardi à Strasbourg le chef de file du Parlement européen pour les négociations sur le Brexit, le libéral belge Guy Verhofstadt.

De ce fait, « j’ai constaté un durcissement de la position du Conseil », représentant les 27 États membres, et « il va y avoir un durcissement de la position du Parlement », a-t-il prévenu.

Le Parlement s’apprête d’ailleurs à exprimer publiquement son agacement: mercredi, il doit adopter une résolution dans laquelle il constatera que les propos de David  Davis « risquent de saper la confiance construite pendant les négociations ».

Désormais, les 27 « vont être plus stricts » et exiger que les engagements souscrits par Londres dans le cadre du compromis signé vendredi « soient traduits dans des documents juridiques, avant que nous avancions dans la seconde phase » des négociations, a dit Guy Verhofstadt lors d’une conférence de presse au Parlement.

Ce dernier point doit d’ailleurs figurer en toutes lettres dans un amendement que le Parlement européen s’apprête à voter mercredi.

Le respect du compromis de vendredi met en jeu la « crédibilité » de Londres sur la scène internationale, a souligné de son côté le chef de file des élus écologistes au Parlement, Philippe Lamberts.

David Davis « peut dire ce qu’il veut, on compte bien que le Royaume-Uni souscrive aux engagements qu’il a pris s’il veut que nous ayons une relation décente dans les années qui viennent », a-t-il prévenu.

« Comment la Grande-Bretagne peut-elle être prise au sérieux si elle se comporte comme un gangster dans ses relations internationales? », s’est-il interrogé.

Pour le chef du principal groupe politique du Parlement, le conservateur Manfred Weber, Londres doit « dire clairement ce que représente » le document établi vendredi. « Ce que nous avons entendu ces derniers jours et ces dernières heures à Londres, c’est exactement le contraire de ce qui permet de développer la confiance », a-t-il fustigé.

Le Quotidien/ AFP