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Brexit : démission surprise de l’ambassadeur britannique auprès de l’UE


Le mois dernier, M. Rogers avait été au cœur d'une polémique après la fuite de propos tenus devant des ministres britanniques. (photo DR)

L’ambassadeur britannique auprès de l’Union européenne Ivan Rogers a démissionné de ses fonctions, moins de trois mois avant le déclenchement attendu de la procédure de sortie du Royaume-Uni de l’UE.

Selon les médias britanniques, ce départ serait lié à une détérioration de ses relations avec certains membres du gouvernement sur le dossier du Brexit.

Le mois dernier, M. Rogers avait été au cœur d’une polémique après la fuite de propos tenus devant des ministres britanniques. Il leur aurait ainsi expliqué que les 27 autres Etats membres de l’UE estimaient qu’un nouvel accord commercial, censé gérer les futures relations entre la Grande-Bretagne et l’UE après le Brexit, ne serait pas signé avant le début voire le milieu de la décennie 2020.

Lors de cette rencontre, en octobre, M. Rogers aurait également souligné que le futur accord courait aussi le risque d’être rejeté par les parlements de ces pays qui devront tous être consultés. « Ce n’est pas la position de Sir Ivan Rogers et ce n’est pas la position du gouvernement », avait réagi le porte-parole de Downing Street.

« L’ambassadeur a répercuté des avis qui lui sont parvenus, comme il se doit ». Theresa May a assuré qu’elle activerait l’article 50 du Traité de Lisbonne, qui ouvrira les négociations de sortie, avant la fin du mois de mars. Cela lancera un compte à rebours de deux ans, à l’issue desquels le Royaume-Uni quittera le bloc des 28.

« L’objectif est que nous obtenions un accord au cours de cette période qui nous permette de quitter l’Union européenne et de nous autoriser à commercer avec et au sein du marché unique européen », a ajouté le porte-parole.

Les propos d’Ivan Rogers avaient déclenché la furie de la presse anti-européenne tandis que des sources diplomatiques à Bruxelles avaient estimé que le diplomate avait peut-être été la victime de pro-Brexit soucieux de se débarrasser de lui.

« Sa démission n’est pas une surprise pour ceux qui travaillent avec lui », a commenté un diplomate européen. « Il était très compétent, mais pas convaincu par la décision d’un Brexit et la ligne du gouvernement britannique, qui entraînera le Royaume-Uni dans une zone d’incertitude dangereuse ».

Pour le directeur du centre d’étude sur les questions européennes Centre for European Reform, Charles Grant, cette démission « rend la possibilité d’un bon accord sur le Brexit moins probable ».

M. Rogers « était l’un des rares responsables de haut niveau britanniques à comprendre l’UE ». M. Rogers avait été nommé en novembre 2013 par le gouvernement de David Cameron et devait rester en poste jusqu’à la fin de l’année.

Le Quotidien / AFP