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Brexit : Boris Johnson perd sa majorité absolue au Parlement


"Nous avons promis de respecter le résultat du référendum et nous devons le faire maintenant. Ça suffit !", a lancé le Premier ministre aux députés. (photo AFP)

Le gouvernement du Premier ministre britannique Boris Johnson a perdu mardi sa majorité au Parlement, qui ne tenait qu’à une voix, avec la défection du député conservateur Phillip Lee, qui rejoint le Parti libéral-démocrate, europhile.

« Le gouvernement conservateur poursuit de manière agressive un Brexit (aux conséquences) dommageables. Il met en danger des vies (…) et menace de manière injustifiée l’intégrité du Royaume-Uni », a justifié Phillip Lee dans un communiqué.

Il a rejoint les bancs de l’opposition alors que Boris Johnson faisait une déclaration devant un Parlement en ébullition.

Un coup d’éclat qui intervient après le « coup d’État » provoqué par la décision du Premier ministre de suspendre le Parlement jusqu’au 14 octobre, à deux semaines de la date butoir de sortie du Royaume-Uni de l’UE (31 octobre). Une manœuvre, vivement critiquée et considérée comme un affront à la démocratie, qui a pour but d’empêcher les députés de s’opposer à un « no deal » (sortie sans accord), plus que jamais inéluctable.

La tempête politique est telle qu’elle a aspiré la reine Elizabeth II dans la tourmente, cette dernière n’ayant d’autre choix que d’approuver la décision de Boris Johnson.

L’accord « ne peut pas être ressuscité »

« Nous avons promis au peuple que nous mettrions en œuvre le Brexit. Nous avons promis de respecter le résultat du référendum et nous devons le faire maintenant. Ça suffit ! », a lancé le Premier ministre aux députés, rassemblés pour la rentrée parlementaire dans une ambiance électrique. « Tout le monde dans ce gouvernement veut un accord, mais c’est vraiment cette Chambre des Communes qui a rejeté trois l’accord de sortie (conclu entre l’ex-cheffe du gouvernement Theresa May et Bruxelles) et il ne peut tout simplement pas être ressuscité », a-t-il poursuivi.

Des élus conservateurs « rebelles », hostiles à un Brexit dur, s’apprêtent aussi à soutenir l’opposition pour empêcher un départ brutal de l’UE. S’ils remportent un premier vote mardi soir, ils pourront présenter mercredi un texte de loi destiné à contraindre le Premier ministre à demander un nouveau report du Brexit au 31 janvier 2020 au cas où aucun compromis ne serait trouvé avec Bruxelles d’ici au 19 octobre et où le Parlement n’aurait pas approuvé une sortie sans accord. Mais Boris Johnson a prévenu qu’il n’accepterait dans « aucune circonstance » de demander à Bruxelles un nouveau report.

Si les partisans du « no deal » l’emportent au Parlement, le chef du gouvernement présentera dans la foulée une motion pour organiser des élections législatives le 14 octobre, a prévenu lundi soir un responsable gouvernemental. Cette motion sera soumise au vote des députés mercredi et devra recueillir les deux tiers des voix. Le vote crucial pour les adversaires d’un « no deal », s’il est autorisé par le président de la Chambre des Communes, doit intervenir vers 21h heure locale. « Il est tout simplement faux de dire que nous ne faisons aucun progrès » dans les discussions avec l’UE, a décrété Boris Johnson. « Il y a beaucoup à faire dans les prochains jours, mais les choses sont en train de bouger », a-t-il assuré.

LQ/AFP