L’échange de vues avec le Premier ministre britannique, David Cameron, sur une sortie de son pays de l’UE n’a pas abouti à grand chose. Les 27 États-membres restants doivent ce mercredi s’accorder sur la marche à suivre pour la suite des événements.
En fin de compte, David Cameron s’est montré conciliant à la sortie de son dernier Sommet européen comme Premier ministre du Royaume-Uni. En évoquant mardi soir peu après 23h que « les États européens sont des alliés, amis et des partenaires », qui partagent « beaucoup de valeurs », il a adopté une position bien plus positive que souvent par le passé. David Cameron sait qu’il a perdu une bataille capitale et avant de passer le relais le 9 septembre, il a profité de l’échange de vues avec ses futurs ex-collègues pour lancer une opération de charme. Le Premier ministre britannique sait en effet que son pays a beaucoup à perdre.
« Besoin d’une ligne claire »
Contrairement à ce qu’on pouvait attendre, l’échange de vues sur le Brexit a pris fin bien plus tôt que prévu. « Ce soir (mardi soir), on a assisté à une présentation, une analyse et même aux adieux de M. Cameron. Demain (Mercredi), on va définir notre position à 27. On a aura besoin d’une ligne claire et prouver qu’on est une UE unie vis-à-vis d’un Royaume-Uni désuni », a indiqué le Premier ministre luxembourgeois à la sortie de ce premier jour du Sommet européen.
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Xavier Bettel insiste pour que les États-membres qui vont continuer à écrire l’histoire de l’UE se montrent unis dans leur démarche. « Il serait une catastrophe de ne pas parler d’une même voix à l’issue de ce Sommet informel à 27 », met en garde le chef du gouvernement luxembourgeois.
Juncker tacle les partisans du Brexit
La réunion de ce mercredi constituera un premier pas important pour permettre à l’UE se sortir renforcée de ce sa crise identitaire. L’objectif sera aussi de maintenir la pression sur le gouvernement britannique pour lancer la procédure de divorce, mais il devient de plus en plus clair que cela ne va pas se faire avant le mois de septembre.
« Je peux comprendre que M. Cameron a besoin d’un temps de méditation, lui qui avait milité pour le maintien. Je ne peux cependant pas comprendre la position de ceux qui ont plaidé la sortie et qui ne savent aujourd’hui pas ce qu’ils veulent », a sèchement fait remarquer le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, lors de sa conférence de presse. « Lorsqu’on veut sortir de l’UE, il faut avoir un plan. Il ne faut pas méditer éternellement, il est temps d’agir », a ajouté le Luxembourgeois.
Jean-Claude Juncker a également donné des premières indications sur le timing qu’il compte imposer. « Si le prochain Premier ministre britannique est issu du camp du maintien, il aura deux semaines pour lancer le divorce. S’il est issu du camp du Brexit, on attend la lettre dans les 24 heures », a tranché le président de la Commission européenne.
Le ton de Xavier Bettel était un rien plus conciliant mardi soir, en rappelant toutefois qu’ «il faut s’accorder sur la procédure et ne pas mener une guerre sur l’organisation de la sortie. Il ne s’agit pas de punir quelqu’un ». Reste à mettre tout cela musique et éviter à tout prix une nouvelle cacophonie.
De notre envoyé spécial à Bruxelles, David Marques