Le cacique Raoni, défenseur emblématique de l’environnement et des peuples indigènes du Brésil a présenté une « amélioration » de son état de santé lundi et devrait sortir « bientôt » de l’hôpital, selon le dernier bulletin médical.
Le leader du peuple Kayapo, âgé de 90 ans, est atteint de « deux ulcères gastriques et d’une infection intestinale », mais « son état clinique s’est amélioré », a expliqué l’établissement médical Dois Pinheiros de Sinop, dans l’État du Mato Grosso (centre-ouest), où il est hospitalisé depuis samedi. « Il devrait pouvoir sortir bientôt » de l’hôpital, a ajouté l’équipe médicale dans ce bulletin.
« Il vient de me dire que son médecin l’autorisera à sortir dès ce mercredi », a déclaré pour sa part Gert-Peter Bruch, président de l’ONG française Planète Amazone, après avoir brièvement parlé au téléphone avec le cacique. « Il m’a surtout demandé de prévenir tous ses amis qu’il allait mieux (…) après les milliers de messages (de soutien) postés sur le net », a ajouté Gert-Peter Bruch. « Nous sommes soulagés et nous constatons une fois encore son incroyable résistance. »
Raoni avait d’abord été admis jeudi à l’hôpital de Colider, également situé dans l’État du Mato Grosso, avant d’être transféré samedi dans un établissement mieux équipé à Sinop. « Son état de santé général est bon, il est lucide, n’a pas de fièvre et une pression artérielle contrôlée » a précisé la médecin Fernanda Quinelato, citée dans le communiqué. « Deux transfusions sanguines ont été nécessaires pour contrôler une anémie causée par l’hémorragie digestive des jours précédents », a-t-elle ajouté.
Dans un état dépressif depuis le décès de son épouse
Le cacique au célèbre plateau labial se trouve dans un état dépressif depuis le décès de son épouse Bekwyjka le 23 juin, d’un accident vasculaire cérébral. Bekwyjka était sa compagne et conseillère depuis plus de 60 ans. Alors qu’une contamination au coronavirus était redoutée, le test du cacique a été négatif. Les populations indigènes ont été durement frappées par la pandémie en raison entre autres d’une immunité faible : plus de 16 000 autochtones ont été contaminés et 543 en sont morts, selon les données de l’APIB, l’Association des peuples indigènes du Brésil.
Dans une récente interview à l’AFP, Raoni avait accusé le président brésilien, Jair Bolsonaro, de vouloir « profiter de cette maladie » pour éliminer son peuple. Le coronavirus a notamment emporté en juin un cacique et défenseur de la forêt amazonienne très connu, Paulinho Paiakan, âgé d’environ 65 ans. Yawalapiti Aritana, 71 ans, autre cacique de la région du Xingu, où réside Raoni, a été hospitalisé dans un état grave de Covid-19 et se trouvait en soins intensifs lundi, selon le site d’informations G1