Plus de 1 000 policiers étaient mobilisés ce lundi pour une opération coup de poing contre la plus grande faction criminelle du Brésil, avec plus de 400 mandats d’arrêt et 46 millions de dollars gelés sur des comptes bancaires.
Cette méga-opération, visant à atteindre les finances du gang baptisé Premier commando de la capitale (PCC), se déroulait sur presque tout le territoire brésilien, dans 20 des 26 États du pays, avec 422 mandats d’arrêt et 201 perquisitions, a précisé la police fédérale dans un communiqué.
Les suspects visés par ces mandats sont notamment des membres de l’organisation soupçonnés de blanchir l’argent du trafic de la drogue, reversé ensuite à d’autres membres incarcérés.
« Nous avons identifié 210 membres de haut rang de la faction incarcérés dans des prisons fédérales (de haute sécurité) qui recevaient des versements mensuels pour avoir occupé des positions importantes » au sein de l’organisation ou « pour avoir rempli des missions d’exécution d’agents de la fonction publique ». Pour échapper à tout contrôle, ces versements étaient déposés sur des comptes d’autres membres du PCC servant d’hommes de paille.
Le PCC compte plus de 30 000 membres
Au total, la justice a ordonné le gel de 252 millions de réais (environ 46,6 millions de dollars) sur des comptes suspects et plus de 6 millions de réais en espèces (1,1 million de dollars) ont été saisis par la police.
Lors d’une conférence de presse, les responsables de l’enquête ont révélé que l’objectif de cette opération était d' »asphyxier » financièrement l’organisation criminelle. Créé en 1993 dans des prisons de São Paulo (sud-est), le PCC compte plus de 30 000 membres présents dans tout le Brésil, prenant part notamment au trafic international de drogues envoyées depuis le Brésil vers l’Europe, l’Afrique ou l’Asie.
Son dirigeant historique Marcos Willians Herbas Camacho purge depuis 1999 une peine cumulée de plus de 200 ans de réclusion. Il a été transféré l’an dernier dans une prison de haute sécurité à Brasilia.
En 2006, une vague de violences attribuée au PCC avait paralysé São Paulo pendant plusieurs jours : des autobus avaient été brûlés, des boutiques pillées et plus de 100 meurtres recensés, dont ceux de nombreux policiers.
LQ/AFP