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Brésil : les ONG écolos, un « cancer » que Bolsonaro aimerait « tuer »


Le président fustige aussi les campagnes orchestrées par des "salopards" qui l'accusent "de mettre le feu à l'Amazonie". (photo AFP)

Le président brésilien Jair Bolsonaro a affirmé qu’il ne parvenait pas à « tuer le cancer » que représente selon lui les ONG écologistes, dénonçant un complot international l’accusant d’être responsable des feux de forêt en Amazonie.

« Vous savez que les ONG n’ont pas voix au chapitre avec moi. Je suis ferme avec ces gens, mais je n’arrive pas à tuer ce cancer que sont la plupart des ONG », a déclaré le chef de l’État jeudi soir, lors de sa transmission hebdomadaire en direct sur Facebook. Le dirigeant d’extrême droite a également fustigé les campagnes orchestrées par des « salopards » qui l’accusent « de mettre le feu à l’Amazonie ».

Il faisait allusion, entre autres, à une campagne sur internet en anglais lancée cette semaine, intitulée « Defundbolsonaro.org », lancée par plusieurs ONG appelant à conditionner tout investissement au Brésil à des engagements fermes pour la préservation de l’Amazonie. Cette campagne a pour slogan : « Bolsonaro met le feu à l’Amazonie. Encore. De quel côté êtes-vous ? ». En juin, des fonds d’investissements internationaux pesant ensemble 4 000 milliards de dollars avaient déjà réclamé des changements dans la politique environnementale du gouvernement.

Plus de 29 000 foyers d’incendie en août

Vendredi, le général Augusto Heleno, ministre du Cabinet de Sécurité institutionnelle, a reconnu dans un entretien au journal Estado de S. Paulo qu’il était possible « d’améliorer » les actions du gouvernement pour préserver l’Amazonie, mais a lui aussi critiqué les ONG. « Le sport préféré de certaines ONG est de dire du mal de l’Amazonie. Derrière tout ça, il y a des intérêts qui vont bien au-delà de la préservation », a-t-il déclaré. « Quand on dit de choisir entre l’Amazonie et Bolsonaro, ça n’a aucun sens (…). On dirait que Bolsonaro est responsable de tout ce qui se passe en Amazonie, mais beaucoup d’informations contenues dans ces campagnes sont fabriquées et mal intentionnées », a-t-il poursuivi.

Le gouvernement brésilien a déployé l’armée en mai pour combattre les incendies en Amazonie et a interdit tout brûlis agricole pour une durée de quatre mois en juillet. Mais le satellite de l’Institut national de recherches spatiales a tout de même identifié un nombre très élevé de feux de forêt dans la région en août, avec 29 307 foyers, le deuxième chiffre le plus élevé de la décennie, seulement 5% de moins qu’en 2019, quand la recrudescence des incendies avait suscité une grande crise internationale. Plus au sud, au Pantanal, plus grande zone humide de la planète et sanctuaire de biodiversité, le nombre de foyers a triplé par rapport à août 2019.

LQ/AFP