Accueil | Monde | Boutiques de lingerie fermées : des culottes envoyées par centaines à Castex

Boutiques de lingerie fermées : des culottes envoyées par centaines à Castex


A l'initiative d'un groupe Facebook, les culottes sont envoyées, de partout en France depuis plusieurs jours, à Matignon. (photo Facebook/Lingerie Coup d'cœur)

Des boutiques de lingerie, actuellement fermées en raison de la pandémie, ont envoyé des centaines de culottes au Premier ministre français Jean Castex pour l’alerter sur leur situation et exiger une réouverture ou un meilleur accompagnement.

« A travers notre action culottée, on tire la sonnette d’alarme sur notre situation », explique Nathalie Paredes, à l’origine d’un groupe Facebook réunissant près de 500 commerçants indépendants de lingerie. « On ne comprend pas pourquoi nous sommes fermés, et par extension toutes les boutiques d’équipement de la personne, alors qu’il y a du monde partout dans les rues et que l’on peut passer quatre heures chez le coiffeur à se faire faire des mèches ? », s’interroge Nathalie Paredes, installée à son compte depuis 20 ans près de Lyon. Sans vouloir « ouvrir une guerre avec les autres commerçants », elle « demande l’équité ».

Depuis le début de la semaine, plus de 200 gérants et gérantes ont envoyé une pièce de lingerie à l’adresse officielle du Premier ministre, selon le comptage effectué par Nathalie Paredes. Sur les réseaux sociaux et dans la presse locale, de nombreuses commerçantes de toute la France ont posé avec la culotte destinée à Jean Castex et l’enveloppe adressée à la rue de Varenne, où se trouve l’hôtel de Matignon.

« La première chose que nous enfilons le matin, même vous »

Une lettre a également été systématiquement envoyée pour défendre le caractère essentiel des sous-vêtements, avec cette question : « N’est-ce pas la première chose que nous enfilons le matin pour nous habiller, même vous, Monsieur le Premier ministre ? ».

Si le collectif ne parvient à obtenir la requalification de la lingerie comme « essentielle », il réclame d’être mieux accompagné, à hauteur de 100% du chiffre d’affaires antérieur pour pouvoir payer les fournisseurs et le stock accumulé depuis un an. « Le fonds de solidarité proposé par l’État ne servira qu’à payer une partie de nos frais fixes et de nos loyers, mais pas notre stock. Les fournisseurs, qui étaient compréhensifs au début de l’épidémie, ont désormais besoin d’encaisser la marchandise », souligne Nathalie Paredes.

L’action regroupe des boutiques de lingeries indépendantes car « les chaînes et les franchisés n’ont pas les mêmes problématiques que nous ». « Il peuvent retourner leur stock s’ils ne le vendent pas », poursuit la commerçante pour qui le click & collect n’est pas une solution viable. « Je vais faire 5% de mon chiffre habituel ce mois-ci, et je ne me verserai pas de salaire ».

LQ/AFP