Accueil | Monde | Boualem Sansal libéré de prison

Boualem Sansal libéré de prison


Boualem Sansal avait été condamné à 5 ans de prison pour «atteinte à l’unité nationale». (Photo : afp)

L’écrivain franco-algérien emprisonné depuis maintenant plus d’un an dans une prison algérienne va pouvoir rejoindre l’Europe.

L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné depuis un an en Algérie et au cœur d’une grave crise diplomatique entre Alger et Paris, a été gracié et devait être transféré en Allemagne pour des soins médicaux. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune «a répondu favorablement» à une demande de son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier, «concernant l’octroi d’une grâce en faveur de Boualem Sansal», a indiqué mercredi un communiqué officiel. «Cette demande a retenu son attention en raison de sa nature et de ses motifs humanitaires», a ajouté la présidence algérienne, en précisant que «l’État allemand prendra en charge le transfert et le traitement» de M. Sansal.

S’exprimant à l’Assemblée, le premier ministre français Sébastien Lecornu a exprimé son «soulagement» et les avocats français de M. Sansal se sont dits «heureux que l’humanité ait prévalu sur toute autre considération» plaidant que son sort «devait être dissocié des aléas diplomatiques». Le 1er juillet, la Cour d’appel d’Alger avait confirmé une peine de cinq ans de prison pour l’écrivain, prononcée en première instance le 27 mars.

M. Sansal était accusé d’«atteinte à l’unité nationale» après des déclarations en octobre 2024 au média français d’extrême droite Frontières, où il estimait que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de régions de l’ouest du pays comme Oran et Mascara, appartenant précédemment, selon lui, au Maroc. M. Sansal avait renoncé à se pourvoir en Cassation, ce qui le rendait éligible à une grâce du président algérien.

M. Steinmeier avait demandé lundi qu’il soit gracié et bénéficie de soins en Allemagne «compte tenu de son âge avancé et de son état de santé fragile». Sa famille a exprimé à plusieurs reprises son inquiétude pour la santé du romancier et essayiste de 81 ans, traité pour un cancer de la prostate. La France réclamait depuis des mois un «geste d’humanité» en sa faveur. «J’y ai toujours cru», a réagi l’une de ses filles Sabeha Sansal, affirmant toutefois avoir été «un petit peu pessimiste» car, malade, «il pouvait mourir là-bas».