« Nous vaincrons »: la reine Elisabeth II a encouragé dimanche les Britanniques à faire front contre la pandémie meurtrière de coronavirus, les assurant de la victoire contre cette maladie qui a conduit à l’hospitalisation du Premier ministre Boris Johnson.
Testé positif au nouveau coronavirus il y a dix jours, le chef de gouvernement conservateur de 55 ans, dirigeant mondial le plus éminent à avoir été contaminé, a été hospitalisé dimanche pour subir de nouveaux examens, ont annoncé ses services. Ils ont précisé qu’il s’agissait d’une « mesure de précaution ».
Tout en assurant rester à la barre du gouvernement, il avait annoncé vendredi prolonger la quarantaine qu’il observe depuis son dépistage en raison de la persistance de sa fièvre, un des principaux symptômes de la maladie.
Le président américain Donald Trump s’est dit « sûr » que son « ami » allait se remettre. « C’est quelqu’un de solide », a-t-il ajouté depuis Washington.
Si la maladie devait contraindre M. Johnson à renoncer à exercer ses fonctions, ce serait le ministre des Affaires étrangères, Dominic Raab, qui les assumerait.
Face la propagation rapide du virus au Royaume-Uni, où il a déjà tué près de 5.000 personnes, Elisabeth II s’est adressée directement aux Britanniques pour les inciter à la résilience collective et leur insuffler un message d’espoir.
« J’espère que dans les années à venir, tout le monde pourra être fier de la manière dont nous avons relevé ce défi », a-t-elle déclaré dans cette allocution enregistrée au château de Windsor (ouest de Londres), où elle a établi un parallèle avec la Seconde Guerre mondiale.
« Et ceux qui nous succéderont diront que les Britanniques de cette génération étaient aussi forts que les autres », et que « les qualités d’autodiscipline, de détermination bienveillante et de camaraderie caractérisent toujours ce pays », a-t-elle ajouté.
« Nous nous retrouverons »
La souveraine, qui a servi comme mécanicienne durant la guerre, a laissé entrevoir une lumière au bout du tunnel. « Nous vaincrons – et cette victoire sera celle de chacun d’entre nous », a-t-elle assuré. « Alors que nous pourrions avoir à endurer plus encore, nous devrions trouver du réconfort dans le fait que des jours meilleurs viendront: nous retrouverons nos amis; nous retrouverons nos familles; nous nous retrouverons de nouveau ».
En raison de l’épidémie, Elisabeth II s’est retirée avec son époux, le prince Philip, au château de Windsor. Agés respectivement de 93 et 98 ans, ils font partie de la population à risque face au coronavirus.
La reine a remercié le personnel soignant, en première ligne dans la lutte contre la maladie dont a également souffert son fils aîné, le prince héritier Charles. Elle a reconnu la « douleur » et les « difficultés financières » auxquelles sont confrontées de nombreuses familles en cette « période perturbée ».
Elle a salué aussi les Britanniques qui restent chez eux pour éviter la propagation du virus, conformément aux consignes officielles.
Cette allocution télévisée est la quatrième d’Elisabeth II en période de crise depuis le début de son règne il y a 68 ans, même si elle adresse chaque année ses voeux à la nation à Noël.
AFP