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Bolivie : deux candidats de droite pour la présidence


Le scrutin s'est déroulé dans un contexte de grave crise économique. L'inflation annuelle avoisine les 25%. (Photo : afp)

Le pays va connaître la fin de deux décennies de présidence de gauche après un scrutin qui a réservé bien des surprises.

Deux candidats de droite s’affronteront au second tour de la présidentielle en Bolivie, selon un décompte rapide des autorités électorales, marquant la fin de deux décennies de gouvernements de gauche dans un pays plongé dans une grave crise économique. À la surprise générale, le sénateur de centre-droit Rodrigo Paz, fils de l’ancien président Jaime Paz Zamora (1989-1993), arrive en tête avec 32,1% des voix, selon les résultats communiqués par le Tribunal suprême électoral (TSE).

L’ancien président de droite Jorge «Tuto» Quiroga (2001-2002) le suit de près avec 26,8%, selon les mêmes estimations. Le millionnaire Samuel Doria Medina, favori dans tous les sondages jusqu’à il y a une semaine, est en revanche relégué à la troisième place avec 19,8% des voix. Le scrutin s’est déroulé dans un contexte de grave crise économique marqué par une pénurie chronique de dollars et de carburant, tandis que l’inflation annuelle avoisine les 25%, un niveau inédit depuis 17 ans.

«Tout est très cher»

Tenu pour responsable de la débâcle, le président sortant Luis Arce, autrefois soutenu par l’ancien président Evo Morales (2006-2019), mais désormais en conflit avec lui, a renoncé à un second mandat. Andronico Rodriguez, le président du Sénat également issu de la gauche, et le candidat du Mouvement vers le socialisme (MAS) au pouvoir depuis 2006, Eduardo del Castillo, n’ont pas réussi à convaincre. «Je veux un changement. Je pense que la gauche nous a fait beaucoup de mal», a estimé Miriam Escobar, une retraitée de 60 ans.

«Il n’y a pas de travail, pas d’essence, pas de diesel, tout est très cher», a-t-elle déploré après avoir voté à La Paz. Les candidats de droite ont promis de rompre avec le modèle étatiste instauré par Evo Morales. Sous sa présidence, la pauvreté a reculé et le PIB triplé, mais la chute des revenus gaziers depuis 2017 a plongé le pays dans la crise.

«C’est la fin d’un cycle», a déclaré Jorge «Tuto» Quiroga, après avoir voté à La Paz. Cet ingénieur, qui avait assuré un intérim à la tête du pays pendant un an (2001-2002), promet «un changement radical» en cas de victoire. Les deux gagnants s’affronteront lors d’un second tour le 19 octobre, infligeant à la gauche son plus lourd revers depuis l’arrivée au pouvoir d’Evo Morales.

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