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Blanchiment : nombre record de cas suspects signalés en Suisse


En 2014, les sommes impliquées ont augmenté de 12% pour atteindre 3,3 milliards de francs suisses (photo AFP).

Le bureau de communication en matière de blanchiment d’argent (MROS) en Suisse a reçu un nombre record de signalements de cas suspects l’an passé, a-t-il annoncé mardi lors de la publication de son rapport annuel.

En 2014, 1753 signalements lui ont été transmis, ce qui correspond à une hausse de 24% par rapport à l’année précédente, a indiqué le MROS dans un communiqué.

Ce chiffre, encore jamais égalé, a même dépassé le niveau enregistré en 2011, qui avait elle-même été une année exceptionnelle en raison d’événements politiques tels que le printemps arabe.

« Ce résultat plutôt surprenant est certainement dû, en grande partie, à la sensibilisation croissante et permanente des intermédiaires financiers, notamment des banques », a indiqué ce bureau, qui dépend de l’Office fédéral de la police, dans son rapport annuel.

A elles seules, les banques ont contribué à 85% des communications de soupçons. Le MROS a reçu en moyenne 7 signalements par jour ouvrable, dont 6 émanaient d’établissements bancaires.

Alors que le nombre de signalements transmis par les banques a augmenté de 33%, celui émis par le reste du secteur financier a en revanche diminué, la baisse la plus frappante venant des fiduciaires et les gérants de fortune, a-t-il noté.

L’escroquerie, infraction la plus courante

Le nombre de communications portant sur des soupçons d’actes de corruption a plus que doublé en raison d’un cas complexe qui a donné à lui seul lieu à plus de 50 signalements, a expliqué le MROS.

Comme les années précédentes, l’escroquerie a constitué l’infraction préalable au blanchiment d’argent la plus courante.

Ce bureau, dont le rôle est de servir de relais et de filtre entre les intermédiaires financiers et les autorités de poursuite pénale, a également reçu 9 communications portant sur des soupçons de financement du terrorisme.

Le MROS a précisé que 72% des communications avaient été transmises aux autorités de poursuite pénale, un chiffre en repli de 7% dans la mesure où il a pu filtrer davantage les signalements réfutables grâce au renforcement à la fois de capacités d’analyse mais aussi de la collaboration avec ses homologues étrangers.

En 2014, les sommes impliquées ont augmenté de 12% pour atteindre 3,3 milliards de francs suisses (3,1 milliards d’euros). Sept signalements ont contribué à eux seuls au tiers de cette valeur, le plus gros cas dépassant le seuil des 200 millions de francs suisses.

Le Quotidien / AFP