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Birmanie : Washington menace d’aller plus loin dans ses sanctions


La secrétaire au Trésor Janet Yellen a menacé de nouvelles sanctions "si l'armée birmane ne change pas de cap". (photo AFP)

Les sanctions annoncées par Joe Biden contre les responsables du coup d’État militaire en Birmanie visent notamment le chef de la junte Min Aung Hlaing, et seront suivies de nouvelles mesures punitives si l’armée ne revient pas en arrière.

« Nous sommes prêts à prendre des mesures supplémentaires si l’armée birmane ne change pas de cap. En cas de nouvelles violences contre les manifestants pacifiques, les militaires birmans se rendront compte que les sanctions annoncées aujourd’hui sont seulement un début », a prévenu la secrétaire au Trésor Janet Yellen dans un communiqué.

Le président américain avait annoncé mercredi un décret ouvrant la voie à ces sanctions contre les « intérêts financiers » des « responsables militaires qui ont organisé ce coup d’État » du 1er février, qui a renversé le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi.

Les premières cibles, qui voient leurs éventuels avoirs aux États-Unis gelés et leur accès au système financier américain bloqué, sont dix militaires ou anciens militaires, dont le général Min Aung Hlaing et son adjoint Soe Win, et trois sociétés spécialisées dans les pierres précieuses, accusées d’être au coeur de « l’appareil militaire ».

Le chef de la junte et son adjoint étaient déjà soumis à des sanctions similaires depuis fin 2019 pour leur rôle dans la répression sanglante des musulmans rohingyas. Les militaires nommés par la junte comme ministres de la Défense et des Transports et de la Communication après le putsch font aussi partie des personnes sanctionnées.

« 42,5 millions de dollars d’aide » redirigés

« Le régime militaire devrait rendre le pouvoir, rétablir le gouvernement élu démocratiquement, libérer tous ceux qui ont été injustement incarcérés, lever les restrictions imposées aux télécommunications et aux réseaux sociaux, et s’abstenir de toute violence », a martelé le chef du département d’État américain Antony Blinken dans un autre communiqué.

La diplomatie américaine a aussi annoncé qu’elle allait « rediriger 42,5 millions de dollars d’aide » qui bénéficiaient directement ou indirectement à l’Etat birman vers des programmes à destination de la société civile et du secteur privé. De son côté, le ministère américain du Commerce « prend des mesures immédiates pour limiter les exportations de biens sensibles à l’armée birmane ».

Comme annoncé par le président Biden, le gouvernement américain a aussi confirmé, sans plus de précisions, prendre « des mesures pour empêcher les généraux d’avoir accès de manière indue à plus d’un milliard de dollars de fonds de l’État birman aux États-Unis ».

AFP/LQ