L’armée birmane a procédé mercredi pour la deuxième journée consécutive à des raids aériens dans le sud-est du pays contre une des principales factions rebelles, très virulente contre la junte depuis le coup d’État.
Les tensions entre les militaires et certains groupes ethniques birmans se sont intensifiées depuis le putsch du 1er février qui a renversé Aung San Suu Kyi.
« Deux avions de l’armée birmane ont effectué des frappes aériennes » mercredi dans une zone contrôlée par l’Union nationale Karen (KNU), a indiqué le gouverneur de la province thaïlandaise frontalière de Mae Hong Son, sans préciser s’il y avait eu des victimes. « Des tirs nourris » ont aussi été entendus, a ajouté le gouverneur.
Plusieurs dizaines de Birmans ont fui les violences et traversé la frontière pour se réfugier côté thaïlandais.
Mardi, la KNU, qui condamne la répression sanglante de la junte à l’encontre des opposants au coup d’État, avait détruit une base de l’armée birmane située dans cette région. Fin mars, elle s’était déjà emparée d’une base, tuant dix soldats. L’armée avait répliqué par des raids aériens, une première depuis plus de 20 ans dans cette région. Quelque 24 000 civils ont été déplacés à la suite de ces combats, d’après des ONG locales.
La Thaïlande abrite des dizaines de milliers de réfugiés karens ayant fui les précédentes dictatures militaires. Le royaume a indiqué ne pas prendre parti dans le conflit actuel, mais être prêt à apporter une aide humanitaire.
Des affrontements ont également éclaté mercredi entre les militaires birmans et une autre faction ethnique, l’Armée pour l’indépendance kachin (KIA), a indiqué un porte-parole. Il a fait état de victimes du côté de l’armée et des rebelles, sans pouvoir en préciser le nombre.
La Birmanie s’enfonce chaque jour davantage dans la violence depuis le passage en force des généraux putschistes il y a près de trois mois. Plus de 750 civils sont tombés sous les balles de la police et de l’armée, d’après l’Association d’assistance aux prisonniers politiques.
LQ/AFP