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Bill Clinton au côté d’Hillary pour rassembler les démocrates


Hillary Clinton et son colistier Tim Kaine, lors d'un meeting à Miami le 23 juillet. (photo AFP)

Bill Clinton doit tenter mardi de rassembler la famille démocrate autour de son épouse Hillary, qui sera officiellement désignée candidate de son parti pour la Maison Blanche, une première pour une femme dans l’histoire politique américaine.

Fin politique, orateur de talent, même s’il a perdu de son charisme légendaire ces dernières années, l’ancien locataire de la Maison Blanche, peu apprécié de l’aile gauche du parti – très remontée – devra trouver le ton juste. Selon un responsable de la campagne, il devait insister sur les combats successifs de sa femme, ex-sénatrice, ex-secrétaire d’Etat, personnalité « du changement ».

Au deuxième jour de la convention de Philadelphie, les démocrates devraient aussi s’employer à panser les plaies et à contenir la colère de certains des partisans de son rival malheureux des primaires, Bernie Sanders, qui ne veulent se résoudre à la défaite en dépit des appels à l’unité de ce dernier. « Il est facile de conspuer quelqu’un, il est plus difficile de regarder vos enfants dans les yeux s’ils doivent vivre sous une présidence Donald Trump », a lancé le sénateur du Vermont mardi matin devant les délégués démocrates de Californie.

La veille, il avait clairement opté pour le rassemblement dans un discours prononcé dans une salle chauffée à bloc par le discours de la première dame, Michelle Obama, qui a enthousiasmé les quelque 5.000 délégués rassemblés à « Philly ». « Si l’on se réfère à ses idées et à son leadership, Hillary Clinton doit devenir la prochaine présidente des Etats-Unis », a déclaré Bernie Sanders.

« Hillary Clinton sera une présidente exceptionnelle et je suis fier d’être à ses côtés ce soir », a-t-il ajouté, énumérant leurs points communs, du salaire minimum au droit à l’avortement et au changement climatique. Au soir d’une première journée mouvementée, Kati Sorensen, déléguée du Massachusetts, plaidait pour un vote utile. « Oui, j’aurais aimé un Parti démocrate plus à gauche (…) mais nous positionner comme les ennemis du parti ne nous aidera pas à atteindre le moindre de nos objectifs », a-t-elle expliqué. « L’important, c’est que Donald Trump ne s’installe pas à la Maison Blanche ».

« Quelle perte de temps! »

Le président du Parti républicain, Reince Priebus, a ironisé sur une journée « qui a sombré dans le chaos » et « qui ressemblait plus à une convention pour Bernie Sanders que pour Hillary Clinton ». « Bernie Sanders s’est vendu à Hillary-la-crapule. Tout ce travail, cette énergie et cet argent, pour rien du tout! Quelle perte de temps ! », a réagi, dans un style plus direct sur Twitter, le milliardaire populiste.

Nombre de manifestations de « bernistas », qui dénoncent des primaires inéquitables et s’accrochent à l’idée que leur champion puisse encore être le candidat du parti, sont prévues à « Philly » au cours de la journée. L’ancienne chef de la diplomatie américaine ne prendra la parole que jeudi. Depuis la fin de la convention républicaine à Cleveland, la stratégie des démocrates consiste à mettre en avant une Amérique porteuse d’espoirs et qui avance, pour mieux marquer le contraste avec la vision sombre mise en avant par le clan Trump.

« Ne laissez personne vous dire que ce pays n’est pas formidable, que quelqu’un doit lui rendre sa grandeur », a lancé Michelle Obama à la tribune. Bill Clinton pourrait, dans ce registre, apporter sa pierre à l’édifice. Il y a quatre ans, lors de la précédente convention démocrate, il avait donné un coup de pouce précieux à Barack Obama alors en quête d’un deuxième mandat, galvanisant les foules.

M. Obama avait salué la performance et son sens de la pédagogie, soulignant peu après qu’il rêvait de créer pour l’ex-président un poste de « ministre qui explique les trucs ». Le président américain en exercice, qui a déjà participé à une réunion de campagne commune avec la candidate, devait s’exprimer mercredi soir à Philadelphie.

Le Quotidien / AFP