Le ministre britannique des Affaires étrangères a dénoncé jeudi la « troublante » interview du journaliste d’opposition Roman Protassevitch diffusée la veille par la télévision d’État biélorusse, l’estimant « clairement réalisée sous la contrainte ».
« La persécution de ceux qui défendent les droits humains et la liberté des médias en Biélorussie doit cesser », a affirmé dans un tweet Dominic Raab, ajoutant que toutes « les personnes impliquées dans le tournage, la coercition et la réalisation de l’interview doivent être tenues responsables ».
Le journaliste et militant d’opposition Roman Protassevitch a été arrêté le 23 mai avec sa compagne Sofia Sapega quand leur vol Ryanair reliant Athènes à Vilnius a été intercepté par un avion de chasse biélorusse.
Une « honte », selon Berlin
Dans cette interview diffusée jeudi, le jeune homme de 26 ans a l’air mal à l’aise et avoue avoir appelé à des manifestations antigouvernementales l’année dernière. Il fait aussi l’éloge du président biélorusse Alexandre Loukachenko. Cette attitude plutôt étonnante pour ce cofondateur et ancien rédacteur en chef de la chaîne d’opposition Nexta sur Telegram a laissé dire vendredi à la cheffe de l’opposition biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa que l’interview avait été réalisée « sous pression ».
Berlin a qualifié cet entretien de « honte pour la station qui la diffuse et pour les dirigeants biélorusses », dénonçant « leur mépris total pour la démocratie et, de fait, leur mépris pour les êtres humains ».
LQ/AFP