Le Bélarus, seul pays pratiquant encore la peine de mort en Europe, a exécuté deux hommes reconnus coupables de six meurtres, a annoncé mercredi une ONG s’appuyant sur le témoignage de proches.
Il s’agit des premières exécutions recensées cette année dans cette ancienne république soviétique, dirigée depuis 1994 par l’autoritaire président Alexandre Loukachenko. Trois autres hommes seraient actuellement en attente de leur exécution, selon l’organisation locale de défense des droits de l’homme Viasna. L’Union européenne et le Conseil de l’Europe ont condamné l’annonce de ces deux nouvelles exécutions.
Igor Guerchankov, 37 ans, et Sémion Berejnov, 32 ans, avaient été condamnés en juillet 2017 pour six meurtres crapuleux. Ils avaient été reconnus coupables de s’être fait passer pour des agents immobiliers auprès de personnes malades ou dépendantes pour obtenir d’eux leurs logements à prix cassé, avant de les tuer. Viasna, qui milite contre la peine de mort au Bélarus, a affirmé mardi avoir appris l’exécution de Sémion Berejnov après avoir été contacté par ses proches.
Les corps ne sont pas restitués à la famille
Mercredi, la mère d’Igor Guerchankov a eu la confirmation par la justice bélarusse que son fils était mort. Les exécutions au Bélarus se déroulent dans le plus grand secret: la date de l’exécution par arme à feu n’est pas rendue publique, les corps des prisonniers ne sont pas restitués aux familles et aucune information n’est communiquée sur le lieu de leur inhumation. Le Comité de l’Onu pour les droits de l’homme avait dénoncé en novembre la non-prise en compte par Minsk de ses dernières demandes de report d’exécutions concernant six affaires. Deux hommes ont été exécutés dans le pays en 2017, et quatre en 2016, selon le décompte de Viasna.
En 2016, l’Union européenne a levé la plupart des sanctions visant Minsk afin, notamment, d’encourager le respect des droits de l’homme dans le pays. Selon Amnesty International, les trois quart des pays dans le monde ont aboli ou suspendu la peine de mort.
AFP