Le candidat démocrate à la Maison Blanche Joe Biden a accusé mardi Donald Trump d’avoir transformé les États-Unis en « champ de bataille », en promettant de tout faire pour « guérir les blessures raciales » s’il gagne la présidentielle en novembre.
La mort à 46 ans de George Floyd, un homme noir, il y a une semaine à Minneapolis est un « électrochoc pour notre pays. Pour nous tous », a déclaré l’ancien vice-président de Barack Obama lors d’un discours à Philadelphie. C’était la première fois depuis la mi-mars que Joe Biden, 77 ans, s’aventurait hors de son État du Delaware, où il était confiné à cause de la pandémie de coronavirus.
Filmé par des passants, l’homicide de George Floyd – asphyxié, visage contre terre, sous le genou d’un policier blanc – a indigné le pays et le monde, et provoqué des manifestations à travers les États-Unis qui ont parfois dégénéré en émeutes. Joe Biden a condamné à plusieurs reprises les violences mais a accusé mardi Donald Trump, 73 ans, d’avoir « transformé ce pays en un champ de bataille divisé par les vieux ressentiments et les peurs nouvelles ». « Il pense que la division l’aide » pour remporter la présidentielle du 3 novembre, a affirmé le démocrate, qui le devance dans les sondages.
Joe Biden a dénoncé la dispersion lundi soir de « manifestants pacifiques » à coups de « gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes » pour permettre à Donald Trump de réaliser une « opération de communication » en se rendant devant une église proche de la Maison Blanche, une bible à la main.
Appel à réformer la police
En voyant ces scènes, « nous sommes en droit de penser que le président est plus préoccupé par le pouvoir que par les principes. Qu’il est plus intéressé par servir les passions de sa base que les besoins de ceux dont il est censé s’occuper », a-t-il affirmé. « Nous ne pouvons pas être naïfs. J’aimerais pouvoir dire que la haine a commencé avec Donald Trump et disparaîtra avec lui. Ce n’est pas le cas. Et cela n’arrivera pas. L’Histoire américaine n’est pas un conte de fées avec une fin heureuse garantie », a admis le démocrate.
Cherchant à s’inscrire en net contraste avec le milliardaire républicain, il a fait une promesse aux électeurs américains : « Je ne manipulerai pas la peur et la division. Je n’attiserai pas les braises de la haine. Je chercherai à guérir les blessures raciales qui meurtrissent notre pays depuis si longtemps, et non pas à les utiliser pour des avantages politiques ». « Le moment est venu pour notre pays de s’attaquer au racisme institutionnel », a-t-il ajouté en exhortant le Congrès à agir dès ce mois-ci, en « commençant par une véritable réforme de la police ».
Si la grande majorité des parlementaires a dénoncé la mort de George Floyd, une action aussi rapide paraît difficile dans un Congrès profondément divisé, entre la Chambre des représentants dirigée par les démocrates et un Sénat républicain.
LQ/AFP