Une croix gammée accompagnée du verbe « gazer » a été inscrite à l’entrée du mémorial dédié aux 500 000 Tziganes victimes du nazisme, situé face au Parlement allemand en plein cœur de Berlin.
Les deux inscriptions « de grande taille » qui ont été effacées font l’objet d’une enquête, a précisé la fondation gestionnaire du monument, qui a renforcé ses mesures de sécurité. Son président Uwe Neumärker a dénoncé dans un communiqué un acte « anti-tzigane agressif ».
« C’est une attaque contre le processus de réconciliation », s’est indigné Romeo Franz, militant pour les droits des Tziganes qui a composé la musique du mémorial. « Soixante-dix ans après le génocide, notre peuple fait encore quotidiennement l’expérience de l’exclusion et la discrimination en Allemagne », a-t-il dénoncé.
Tardivement érigé, ce mémorial a été inauguré par la chancelière allemande Angela Merkel en octobre 2012, en hommage au demi-million de Sinti et Roms d’Europe, considérés comme « racialement inférieurs » par les nazis, assassinés sous le IIIe Reich. Nombre d’entre eux ont subi des expériences médicales ou ont été stérilisés de force.
Situé dans le grand parc de Tiergarten, le monument, conçu par l’artiste israélien Dani Karavan, est constitué d’un puits avec au centre une stèle sur laquelle repose chaque jour une fleur fraîchement cueillie. Il est installé à proximité de celui consacré aux victimes de la Shoah et de celui dédié aux homosexuels tués par les nazis.
La RFA n’a reconnu le génocide des Tziganes qu’en 1982, par un geste du chancelier Helmut Schmidt. En 1997, le président Roman Herzog a souligné pour la première fois qu’il avait le même motif raciste et avait été perpétré par les nazis avec la même résolution que l’extermination des Juifs.
AFP/A.P