Huit partis politiques belges – francophones et flamands – restent en lice pour former une coalition gouvernementale et les deux « informateurs » désignés par le roi pour tenter de les rapprocher vont poursuivre leur travail tout le mois de juillet, a-t-on appris lundi.
Si un résultat semble toujours hors d’atteinte cinq semaines après les législatives du 26 mai, une chose est sûre: les extrêmes (Vlaams Belang à droite, PTB à gauche) ne seront pas associées à un futur gouvernement en Belgique. C’est ce qu’ont répété lundi les deux personnalités politiques nommées le 30 mai par le roi Philippe pour explorer les pistes possibles de coalition, après un scrutin synonyme de morcellement accentué du paysage.
Sur les 12 partis représentés au parlement, seuls huit sont concernés par le travail de rapprochement en cours, ont indiqué les deux « informateurs », Didier Reynders, un libéral francophone, actuel chef de la diplomatie belge, et Johan Vande Lanotte, figure du parti socialiste flamand. Il s’agit de la N-VA (nationalistes flamands), du CD&V (chrétiens-démocrates flamands) et des six partis des familles libérales, socialistes et écologistes (qui comptent chacune un parti néerlandophone et un francophone). Sont donc exclus le Vlaams Belang, l’extrême droite flamande, qui a créé la surprise le 26 mai en devenant la 2e force politique en Flandre (18 députés à la Chambre), les communistes du PTB-PVDA (12 députés), ainsi que deux partis centristes francophones comptant peu d’élus ou n’ayant pas souhaité être associés à une majorité.
Un record de 541 jours sans gouvernement entre 2010 et 2011
Didier Reynders et Johan Vande Lanotte ont annoncé lundi qu’ils œuvraient désormais à l’élaboration d’une liste d’actions prioritaires à mener dans des domaines clés (emploi, climat, sécurité, migration…), susceptibles de recueillir l’assentiment d’une majorité. « Le roi a demandé aux informateurs d’établir une note pouvant servir de base aux futures discussions de préformation », a annoncé le Palais royal. Un premier rapport est attendu le 12 juillet et un autre le 29 juillet.
Avec un record de 541 jours sans gouvernement en exercice en 2010-2011, la Belgique a la réputation d’être un pays ingouvernable. L’impasse est en bonne partie due à l’hostilité que se témoignent la N-VA et le PS francophone, numéros un respectivement dans le nord et le sud du pays. Les deux partis refusent de se parler. Mais, a mis en garde Johan Vande Lanotte « faites attention de ne pas vous braquer trop sur deux partis, il y a en huit ».
LQ/AFP