Plusieurs organisations de médecins généralistes belges ont plaidé mardi pour être associées à la campagne de vaccination anti-Covid afin de « mettre le turbo », alors que sa lenteur est critiquée de toutes parts.
« On est demandeurs pour accompagner nos patients et mettre le turbo pour cette vaccination », a déclaré à la radio publique Thomas Orban, président de la Société scientifique de médecine générale (SSMG), une des principales organisations du secteur en Belgique.
Il a précisé que l’offre portait sur l’administration des vaccins d’AstraZeneca et de Johnson&Johnson (ce dernier, le 4e attendu dans l’UE, devrait être approuvé dans les prochaines semaines).
« Il faut avancer vite », a insisté le Dr Orban. « C’est le métier des médecins généralistes (de pratiquer des injections), ils ont la confiance des gens et vont pouvoir les convaincre que c’est important », a-t-il ajouté.
La Belgique n’a pour l’instant pas autorisé les généralistes à vacciner dans leurs cabinets. Les autorités sanitaires invoquent des difficultés de « logistique » liées notamment à la conservation des flacons multidoses.
«Donner un boost»
Toutefois le vaccin d’AstraZeneca pourrait être très prochainement administré aux plus de 55 ans, une mesure de nature à « donner un boost très important à la campagne », selon le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke.
Le Conseil supérieur de la santé (CSS) a rendu mardi après-midi un avis positif en ce sens. Il s’est appuyé sur des études récentes menées notamment au Royaume-Uni montrant une nette réduction des hospitalisations chez les personnes âgées traitées avec ce vaccin. La décision gouvernementale est attendue mercredi.
Il y a un mois, la Belgique avait décidé de réserver dans un premier temps le vaccin d’AstraZeneca aux moins de 55 ans, faute de données suffisantes sur son efficacité pour les plus âgés.
De son côté, la France permet depuis la semaine dernière aux médecins de ville et médecins du travail d’injecter le vaccin d’AstraZeneca aux personnes de 50 à 64 ans atteintes de comorbidités.
Mardi, la Haute autorité de santé (HAS) a même suggéré au gouvernement français d’autoriser l’administration de tous les vaccins (y compris ceux de Pfizer/BioNTech et Moderna) par les pharmaciens, infirmiers et sages-femmes pour accélérer la campagne.
L’appel du Dr Orban intervient après ceux lancés dans la presse mardi par deux autres fédérations de Belgique francophone, représentant des milliers de généralistes à Bruxelles et en Wallonie.
Le week-end dernier, Frank Vandenbroucke a lui-même demandé « un reset » (une réinitialisation) de la campagne de vaccination, parlant de « retards inacceptables » de livraisons mais aussi de « couacs » pour convoquer les bonnes personnes dans les centres de vaccination.
La Belgique a vacciné depuis janvier prioritairement les résidents et employés des maisons de retraite puis le personnel hospitalier. Et parmi les centres collectifs ouverts en février (d’abord pour traiter le reste des soignants) plusieurs fonctionnent en net sous régime.
Dans ce pays, où la pandémie a fait plus de 22 000 morts, quelque 5,5% des plus de 18 ans ont été vaccinés à ce jour avec une première dose, et 3,4% avec les deux injections.
Pour traiter davantage de monde plus vite, le CSS a jugé envisageable mardi d’allonger le délai d’administration de la deuxième dose du vaccin Pfizer/BioNTech jusqu’à 35 jours voire au maximum 42 jours après la première, au lieu des 21 normalement recommandés.
AFP
Soudainement, les « vaccins » Pfizer et Moderna ont complètement disparus des écrans radar. Il n’y a plus que du Astra Zeneca. Pourquoi?