Conduite en état d’ivresse, accusations de favoritisme au bénéfice d’une prostituée : la réputation du président du parlement flamand a été sérieusement écornée en quelques jours, au point de l’obliger à présenter sa démission jeudi, en pleine fête de la communauté flamande de Belgique.
Kris Van Dijck, élu de la N-VA (nationalistes flamands), qui présidait temporairement le parlement régional en attendant qu’une nouvelle majorité soit constituée, a annoncé sa démission à l’agence de presse Belga. « Les récents événements font qu’ils m’est devenu impossible d’agir en tant que président du Parlement flamand », a-t-il affirmé en début d’après-midi.
Cette démission a pour conséquence de propulser à la présidence par intérim du parlement Filip Dewinter (56 ans), figure historique du Vlaams Belang (VB, ex-Vlaams Blok, extrême droite indépendantiste). Ce dernier, promu en vertu de son ancienneté dans l’assemblée, a immédiatement commenté sur Twitter cet heureux concours de circonstances. « C’est symbolique », a-t-il dit, qu’un élu du VB puisse accéder à ce poste un 11 juillet, le jour de fête annuel de la communauté flamande.
La situation est fâcheuse en revanche pour Kris Van Dijck (56 ans également), contraint de défendre sa réputation au moment même où il était sur le devant de la scène à cause de ces célébrations.
Des excuses devant l’Hôtel de ville de Bruxelles
Trois heures avant sa démission, il prononçait un discours devant une foule compacte à l’Hôtel de ville de Bruxelles, dans lequel il s’est de nouveau excusé pour sa conduite en état d’ivresse révélée le week-end dernier par les médias flamands. La semaine dernière, il avait provoqué un accident matériel en sortant d’un café où il avait trop bu.
Jeudi, nouvelle déconvenue, un magazine à sensation flamand a publié sur son site un article accusant l’élu d’avoir sollicité le ministre fédéral de l’Emploi pour régler une affaire d’indemnisations chômage d’ordre privé.
A l’appui de ses accusations, le magazine a reproduit le texte d’un courriel présenté comme émanant de Kris Van Dijck envoyé à une « escort-girl » dans lequel il proposait d’aider cette dernière à percevoir des indemnités après une faillite frauduleuse en passant son dossier au ministre. « Je n’ai jamais rien fait qui n’aille à l’encontre de la loi. Ceux qui me connaissent un peu le savent. Les allégations de ce jour sont totalement incorrectes », s’est défendu le nationaliste flamand.
Le 11 juillet est célébré chaque année par les Flamands en référence à une bataille de 1302, dite bataille des Eperons d’or, au cours de laquelle des milices flamandes avaient humilié les troupes du roi de France Philippe Le Bel dans la région de Courtrai (nord-ouest). Commune à tous les Belges lors de la création du pays au XIXe siècle, cette référence glorieuse a progressivement été récupérée par le mouvement flamand.
LQ/AFP