La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a condamné lundi la répression en cours au Bélarus et réclamé un décompte « exact » des votes exprimés pour la présidentielle après l’annonce par le régime d’une victoire écrasante de Loukachenko.
« Le harcèlement et la répression violente des manifestants pacifiques n’ont pas leur place en Europe. J’appelle les autorités du Bélarus à veiller à ce que les votes de l’élection d’hier soient comptés et publiés avec exactitude », a-t-elle demandé dans un message sur son compte Twitter.
Harassment & violent repression of peaceful protesters has no place in Europe.
Fundamental rights in #Belarus must be respected.
I call on the Belarusian authorities to ensure that the votes in yesterday’s election are counted & published accurately.
— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) August 10, 2020
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a pour sa part condamné « une violence d’État disproportionnée et inacceptable à l’encontre de manifestants pacifiques » et a mis en garde les autorités du Bélarus. « Nous continuerons à suivre de près l’évolution de la situation afin d’évaluer la manière dont l’UE pourrait mieux orienter sa réponse et ses relations avec le Bélarus compte tenu de l’évolution de la situation », a-t-il averti.
Le Bélarus a annoncé lundi la victoire écrasante de l’autoritaire président Alexandre Loukachenko, après une nuit marquée par la répression violente de manifestations antigouvernementales. La candidate de l’opposition bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa a rejeté lundi les résultats officiels de la présidentielle de la veille et demandé que le président Alexandre Loukachenko, donné vainqueur par les autorités, cède les commandes du pays.
Des sanctions réclamées
« La violence contre les manifestants n’est pas une réponse », a déploré le président du Conseil européen Charles Michel sur son compte twitter. Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a demandé l’organisation d’un sommet européen. Charles Michel a prévu de convoquer un sommet extraordinaire les 24 et 25 septembre consacré aux relations internationales. La situation au Bélarus devrait être inscrite à l’ordre du jour, a indiqué un responsable européen.
Le Belarus devrait être discuté lors de la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l’UE organisée fin août à Berlin, a précisé un autre responsable européen. Cette réunion examinera également les difficiles relations avec la Chine et avec la Turquie et devrait préparer la prise de décisions lors du sommet. Le groupe libéral-centriste Renew du Parlement européen a demandé lundi l’adoption de sanctions contre le régime au pouvoir au Bélarus. Le pays est toujours sous le coup d’un embargo sur les ventes d’armes et de matériel pouvant être utilisé pour la répression et quatre personnes sont encore interdites de séjour dans l’UE et leurs avoirs ont été gelés. L’adoption de nouvelles sanctions impose l’unanimité, a-t-on rappelé de source européenne. La position du Premier ministre hongrois Viktor Orban sera déterminante, a-t-on précisé. Car il a plaidé pour la levée des dernière sanctions européenne encore en vigueur contre le Bélarus.
LQ/AFP