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Bélarus : Loukachenko juge les protestations comme des « menaces terroristes »


La mobilisation tient bon depuis l'élection présidentielle du 9 août. (photo AFP)

Le président bélarusse Alexandre Loukachenko a soutenu mardi que son pays faisait face à des « menaces terroristes », au deuxième jour d’une grève générale annoncée par l’opposition pour le pousser au départ après sa réélection contestée.

Lors d’une réunion gouvernementale, le chef de l’État a affirmé que la « masse » des protestataires s’était « radicalisée », selon des propos rapportés par son service de presse. « Nous commençons à faire face à des menaces terroristes », a-t-il poursuivi, évoquant des blocages de lignes de chemins de fer et des « coupures de feux de signalisation » à Minsk, la capitale.

Le ministère de l’Intérieur a affirmé lundi que des fils de fer avaient été installés sur les rails en banlieue de Minsk, bloquant la circulation des trains. Selon le site d’informations Tut.by, une vingtaine de cas ont été recensés dans le pays.

Ces déclarations interviennent alors que l’opposition tente de poursuivre la mobilisation en cours depuis l’élection présidentielle du 9 août par une grève générale commencée lundi, après la fin d’un ultimatum appelant le président à démissionner. Mardi, des actions de solidarité et des débrayages ont été signalés par des médias indépendants dans des établissements médicaux, d’enseignement, ainsi que dans des entreprises privées. Tut.by rapporte également que des ouvriers ont refusé de prendre leur service dans l’usine chimique Grodnoazot, dans l’ouest du Bélarus.

L’opposition ne lâche pas

Dans un communiqué, l’opposante Svetlana Tikhanovskaïa a affirmé mardi que « la grève continuait », disant que des ouvriers « refusaient de se rendre et de prendre leur service ». Elle a dénoncé une « pression colossale » sur les employés de quatre grandes entreprises publiques et appelé en retour à « un soutien colossal » aux grévistes.

La majeure partie de l’économie est toujours contrôlée par l’État et de précédents appels à la grève avaient échoué dans des usines emblématiques, face aux intimidations et aux menaces de licenciements.

Lundi, une marche d’opposition, composée principalement d’étudiants et de retraités, a rassemblé près de 3 000 personnes à Minsk. Au total, 581 personnes ont été arrêtées dans la journée lors d’actions de protestation, selon les autorités.

L’opposition exige le départ de Loukachenko, 66 ans et au pouvoir depuis 26 ans, après sa réélection jugée frauduleuse. Le mouvement de contestation subit depuis une pression constante des autorités. Dimanche, une nouvelle manifestation monstre a réuni plus de 100 000 personnes dans la capitale.

LQ/AFP