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[MAJ] Bélarus : accord de l’UE pour sanctionner Loukachenko


Des agents des forces de l'ordre se battant avec des manifestants, lors d'un rassemblement de protestation contre les résultats de l'élection présidentielle biélorusse à Minsk, le 11 octobre 2020. (photo AFP)

Les ministres des Affaires étrangères se sont entendus, ce lundi à Luxembourg, pour sanctionner le président du Bélarus, Alexander Loukachenko, pour la répression menée dans son pays, ont indiqué deux sources diplomatiques.

« Un accord politique a été trouvé pour élargir la liste des sanctions avec l’ajout du président Loukachenko », ont indiqué ces sources. « Des membres de la famille du président et des juges seront également sanctionnés », a-t-on précisé. La décision doit encore être finalisée et publiée au Journal officiel de l’UE pour entrer en vigueur.

Le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, avait réclamé l’adoption de nouvelles mesures à son arrivée à Luxembourg pour une réunion avec ses homologues. « Rien ne s’est amélioré au Bélarus. La violence du régime de Loukachenko et l’arrestation de manifestants pacifiques se poursuivent. J’ai suggéré que nous lancions un nouveau paquet de sanctions et que Loukachenko fasse partie des personnes sanctionnées », avait-il annoncé.

L’UE a déjà sanctionné 40 responsables du régime, dont le ministre de l’intérieur et son adjoint, accusés d’être impliqués dans la répression et le truquage de l’élection présidentielle du 9 août dont l’UE ne reconnaît pas le résultat. Le président du Bélarus n’y figurait pas afin de le contraindre à accepter une médiation de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) et à engager des discussion avec l’opposition pour organiser une nouvelle présidentielle.

Des sanctions dans l’affaire de l’opposant russe Alexeï Navalny

Plusieurs pays de l’UE ont par ailleurs rappelé leurs ambassadeurs à Minsk pour consultations en signe de solidarité avec la Pologne et la Lituanie, contraintes par Minsk de réduire le nombre de leurs diplomates en poste à Minsk. L’UE veut « coordonner son action » de protestation, « mais cherche également à maintenir un lien avec la société civile, victime de la répression », a-t-on expliqué de source diplomatique. Les Européens vont également chercher un accord pour sanctionner l’empoisonnement de l’opposant russe Alexeï Navalny.

« Nous avons soumis une proposition avec la France et nous en discuterons pour la première fois aujourd’hui et nous nous mettrons d’accord sur la marche à suivre », a expliqué Heiko Maas. Les ministres vont avoir « une discussion sur cette proposition, mais aucune décision » n’est prévue lundi, a-t-on indiqué de sources diplomatiques européennes.

La France et l’Allemagne proposent à leurs partenaires d’inscrire plusieurs personnes et une entreprise russe où est fabriquée le Novitchok, un agent neurotoxique dont l’utilisation est interdite, sur la liste européennes des sanctions créées pour l’utilisation d’armes chimiques. Cette liste compte déjà 8 noms et un centre de recherche en Syrie. Les sanctions européennes consistent en une interdiction de visa et le gel des avoirs dans l’UE, ainsi que l’interdiction de bénéficier de financements européens.

AFP/LQ