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Barrage ukrainien : « pas de danger nucléaire immédiat » à la centrale de Zaporijjia


Vue de la centrale en août 2022. (photo AFP)

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a estimé mardi que la centrale nucléaire de Zaporijjia n’était pas menacée « dans l’immédiat » après l’attaque d’un barrage hydroélectrique dont l’eau est utilisée pour refroidir le combustible.

« Il n’y a pas de danger nucléaire immédiat », a affirmé sur Twitter l’AIEA dont les experts, présents sur le site ukrainien occupé par Moscou, « surveillent de près la situation » et explorent d’autres options pour éviter un accident.

L’Ukraine s’est, elle, montrée alarmiste. « Le monde se retrouve une fois de plus au bord d’une catastrophe nucléaire », car la centrale nucléaire, la plus grande d’Europe, « a perdu sa source de refroidissement » et « ce danger augmente désormais rapidement », a déploré le conseiller à la présidence ukrainienne Mykhaïlo Podoliak, dans un message adressé à des journalistes.

La société ukrainienne exploitante, Ukrgidroenergo, a estimé que le réservoir du barrage « devrait être opérationnel durant les quatre prochains jours » mais son niveau décroît de manière inquiétante.

Les dégâts occasionnés au barrage « provoquent actuellement une diminution de l’ordre de 5 centimètres par heure », a confirmé le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, dans une allocution au Conseil des gouverneurs qui se réunit cette semaine à Vienne.

L’eau du réservoir se situait en début de matinée à environ 16,4 mètres. Si elle tombe au-dessous de 12,7 mètres, elle ne pourra plus être pompée pour alimenter les circuits de refroidissement de la centrale, ce qui laisse seulement « quelques jours » pour trouver une solution, a-t-il ajouté.

Un refroidissement indispensable 

Il faut constamment refroidir le combustible des cœurs des réacteurs ainsi que celui placé dans les piscines d’entreposage pour éviter un accident de fusion et des rejets radioactifs dans l’environnement.

La direction du site recherche actuellement « des sources de substitution », précise l’agence onusienne, qui mentionne l’existence d’un « grand bassin de refroidissement à proximité ».

« Étant donné que les réacteurs sont à l’arrêt depuis plusieurs mois, il pourrait être suffisant pour fournir de l’eau pendant quelques mois », a indiqué Rafael Grossi.

Des vérifications sont en cours mais « il est vital que ce bassin reste intact ». « Rien ne doit être fait pour porter atteinte à son intégrité », a-t-il insisté, annonçant qu’il se rendrait de nouveau sur les lieux la semaine prochaine après déjà deux visites depuis le début de la guerre en Ukraine.

La direction de la centrale, installée par l’occupation russe dans la zone, a pour sa part assuré que la situation était sous contrôle.

« À l’heure actuelle, il n’y a pas de menace pour la sécurité. Cinq blocs sont arrêtés à froid, l’un est à ‘l’arrêt à chaud’ « , a indiqué sur Telegram le directeur, Iouri Tchernitchouk.

La centrale de Zaporijjia se trouve au cœur du conflit : elle a été visée à plusieurs reprises par des tirs et a été coupée du réseau électrique à sept reprises depuis sa prise par l’armée russe, le 4 mars 2022.

Situé à 150 km, le barrage de Kakhovka, que Kiev et Moscou s’accusent mutuellement d’avoir attaqué mardi, est un ouvrage clé du sud de l’Ukraine, sur la route des troupes ukrainiennes vers une reconquête des territoires occupés.