L’image était pour beaucoup absolument inimaginable il y a deux jours : Barack Obama recevait jeudi dans le Bureau ovale Donald Trump, dont la retentissante élection continue de provoquer une onde de choc, à travers les États-Unis et le monde.
Le président Barack Obama a fait état d’une « excellente conversation » après son premier entretien jeudi dans le Bureau ovale avec le républicain Donald Trump élu mardi pour lui succéder en janvier. Il a promis de faire « tout son possible » pour la réussite du milliardaire. Celui-ci a assuré, pour sa part, être « impatient de travailler avec le président » sortant.
La transition est enclenchée et le président démocrate a martelé sa volonté de la mener à bien sans heurts. « Nous ne sommes pas d’abord démocrates ou d’abord républicains. Nous sommes d’abord Américains (…) Nous devons nous rappeler que nous ne formons en réalité qu’une seule équipe », a souligné le 44e président des États-Unis, qui quittera le pouvoir le 20 janvier.
Insistant sur l’importance « du respect de institutions, de la loi » et « du respect les uns pour les autres », il a dit espérer que le milliardaire populiste soit fidèle à l’esprit de ses premiers mots – rassembleurs et apaisés – après la victoire.
L’élection surprise de Donald Trump, portée par la colère d’un électorat se sentant ignoré des élites et menacé par la mondialisation, a brisé les rêves de la démocrate Hillary Clinton, que tous les sondages donnaient gagnante, de devenir la première femme à accéder à la présidence. Mais elle menace aussi le bilan de Barack Obama (climat, assurance-santé, libre-échange…) dont la cote de popularité est, cruel paradoxe pour lui, au plus haut.
Les First ladies aussi
Michelle Obama devait s’entretenir de son côté, à huis clos, avec la très discrète Melania Trump, prochaine Première dame des États-Unis. Le vice-président Joe Biden recevait un peu plus tard son successeur, Mike Pence, qui se décrit comme « chrétien, conservateur et républicain… dans cet ordre ».
Donald Trump, qui travaille à la mise en place de ses équipes, devait rencontrer aussi en début d’après-midi l’homme fort du Congrès, Paul Ryan, président de la majorité républicaine de la Chambre des représentants. Les deux hommes entretiennent des relations difficiles : Ryan avait annoncé en pleine campagne qu’il ne défendrait plus le candidat républicain puis a finalement voté pour lui. Trump aura pour gouverner l’appui du Congrès, le Sénat et la Chambre des représentants ayant conservé leur majorité républicaine. Mais le magnat de l’immobilier de 70 ans, -le plus vieux président à entrer à la Maison Blanche- n’a jamais occupé de fonction élective. Le 45e président, qui s’est appuyé durant la campagne sur une équipe très réduite dans laquelle ses enfants jouaient un rôle central, doit donc mettre les bouchées doubles pour être opérationnel au moment de son investiture le 20 janvier.
Le Quotidien/AFP