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Barack Obama arrive au Kenya sous haute sécurité


Des policiers kényans patrouillent les rues de Nairobi le 24 juillet 2015, avant l'arrivée du président Barack Obama au Kenya (Photo AFP)

Avant de quitter Washington pour rejoindre la patrie de son père, le président américain a vanté en l’Afrique «un lieu de dynamisme incroyable».

Le président américain Barack Obama est arrivé vendredi soir au Kenya pour une visite de deux jours sous haute sécurité dans la patrie de son père, durement frappée ces dernières années par les insurgés islamistes somaliens shebab. Barack Obama, qui participe samedi au sommet mondial de l’entrepreneuriat dans la capitale Nairobi, effectue sa première visite dans le pays depuis qu’il a accédé à la Maison Blanche en 2009.

Le président américain, qui a descendu seul la passerelle de l’avion présidentiel, a d’abord reçu un bouquet de fleurs offert par une petite fille avant de serrer la main et de donner une brève accolade à son homologue Uhuru Kenyatta. Barack Obama a ensuite salué un parterre de responsables kényans, avec lesquels se trouvait sa demi-soeur Auma, a signé un livre d’or et est monté à bord de sa limousine. Il a pris la direction de son hôtel, où il a dîné avec une partie de sa famille kényane, dont la matriarche «Mama Sarah», avec laquelle il n’a pas de lien de sang mais qu’il considère comme sa grand-mère.

Une partie de Nairobi sera complètement verrouillée jusqu’à dimanche soir et le départ de Barack Obama vers l’Ethiopie et le siège de l’Union africaine. Vendredi après-midi, le moment habituellement le plus embouteillé de la semaine, les voitures avaient déjà déserté les rues. Dans la soirée, une foule de Kényans ont malgré tout accueilli dans le centre le passage du convoi présidentiel.

Le président américain prononcera un discours lors du sommet sur l’entrepreneuriat puis s’entretiendra avec Uhuru Kenyatta de questions économiques, sécuritaires et de respect des droits de l’Homme. «L’Afrique est un lieu de dynamisme incroyable, où se trouvent certains des marchés les plus en croissance au monde, des gens extraordinaires, d’une résilience extraordinaire», a-t-il déclaré avant de partir de Washington.

Sur le plan sécuritaire, les shebab, affiliés à Al-Qaeda, constituent la principale source d’inquiétude: ils ont mené au Kenya des attaques de grande ampleur, dont la tuerie du centre commercial Westgate à Nairobi en 2013 (67 morts), et le massacre à l’université de Garissa (nord-est) qui a coûté la vie à 148 personnes en avril.
L’ombre de la Cour pénale internationale

L’excitation est montée depuis plusieurs semaines au Kenya autour de cette visite. Uhuru Kenyatta espère lui-même qu’elle aidera le pays, première économie régionale, à redorer une image ternie ces dernières années par les problèmes sécuritaires et à s’affirmer comme une plaque tournante sur le continent. Vendredi les deux principaux journaux du pays ont partagé la même une : «Karibu Obama» («Bienvenue», en swahili).

Le quotidien The Standard a promis une «spectaculaire réception pour l’enfant du pays», tandis que le président Kenyatta a évoqué «les liens d’amitié mais aussi de famille» qui unissent Barack Obama et le Kenya, dans une tribune dans le Daily Nation.

Ces dernières semaines, les autorités de Nairobi ont lancé pour l’occasion une grande campagne d’embellissement : les nids-de-poule ont été rebouchés, les rues balayées, le marquage des routes repeint et de nouveaux trottoirs construits.

Cette visite du président Obama, né d’une mère américaine et d’un père kényan à Hawaï, a longtemps été empêchée par l’inculpation du président Kenyatta par la Cour pénale internationale (CPI) pour son r ôle présumé dans des violences postélectorales fin 2007-début 2008. Ces poursuites ont été abandonnées en décembre.

Le président Kenyatta a affirmé que son vice-président, William Ruto, lui-même toujours poursuivi par la CPI pour crimes contre l’humanité et ouvertement homophobe, serait présent lors des réunions du gouvernement avec Barack Obama. Le vice-président n’était cependant pas à l’aéroport pour accueillir le président américain.
«Cible de premier plan»

Les droits des homosexuels devraient être abordés pendant la visite, bien que le président kényan ait affirmé que la question n’était pas officiellement «au programme». «Le combat contre le terrorisme sera le thème central. Nous avons travaillé en étroite coopération avec les services américains», a-t-il précisé.

Nairobi avait été en 1998 le théâtre d’un attentat meurtrier d’Al-Qaeda contre l’ambassade américaine, faisant 224 morts. «Le président américain est une cible de premier plan, donc un attentat, ou même une tentative, permettrait aux shebab d’être sur le devant de la scène», a averti Richard Tutah, expert en sécurité.

Plusieurs centaines d’agents du Secret Service, l’agence chargée de la sécurité du chef d’Etat américain, sont arrivés au Kenya ces dernières semaines. Selon les autorités kényanes, 10 000 policiers ont aussi été déployés dans la capitale.

AFP