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Avortement : le Premier ministre belge dénonce des propos «inacceptables» du pape


Alexander De Croo. (photo AFP)

Le Premier ministre belge, Alexander De Croo, a condamné ce jeudi les propos « inacceptables » tenus le week-end dernier par le pape François sur l’avortement et les femmes à l’occasion d’une visite en Belgique.

Interpellé sur le sujet à la Chambre des députés, le dirigeant libéral flamand a aussi souligné avoir invité le nonce apostolique à Bruxelles, ambassadeur du Vatican, pour lui exprimer son mécontentement.

« Mon message sera clair : ce qui s’est passé pendant cette visite est inacceptable », a déclaré Alexander De Croo.

Le pape avait qualifié samedi de « loi meurtrière » la législation votée en 1990 en Belgique dépénalisant l’avortement.

Il avait tenu ces propos en vantant « le courage » de l’ex-roi Baudouin (1930-1993), catholique pratiquant et fervent adversaire de l’avortement au point de s’être retiré quelques jours du pouvoir quand il s’est agi de contresigner la loi de 1990.

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Par une subtilité constitutionnelle, la loi avait pu être validée par le gouvernement après son adoption par le Parlement.

Dimanche, dans l’avion du retour vers Rome après quatre jours de déplacement, François avait de nouveau fustigé l’avortement en comparant les médecins qui le pratiquent à des « tueurs à gages ». Une expression déjà utilisée dans le passé par le jésuite argentin.

« Je demande le respect pour les médecins qui font leur travail en âme et conscience dans les limites d’un cadre légal. Qu’un chef d’État étranger tienne ce type de propos sur des lois de notre pays est totalement inacceptable », a dénoncé Alexander De Croo.

« Nous n’avons aucune leçon à recevoir concernant le vote de lois démocratiques par les parlementaires. L’époque où l’Église dictait l’ordre du jour des travaux politiques est révolue », a-t-il insisté.

D’autres déclarations du pape sur la place des femmes dans la société – la femme est « accueil fécond, soin et dévouement vital », a-t-il affirmé – ont déclenché des protestations, notamment de l’université catholique belge qui l’accueillait samedi.

« Je demande également le respect pour les femmes qui doivent pouvoir librement décider de leur corps sans qu’il n’y ait d’ingérence de l’Église », a encore souligné Alexander De Croo, actuellement à la tête d’un gouvernement démissionnaire.

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