Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a appelé mardi « au calme et à la désescalade » après que l’armée turque a abattu un avion militaire russe à la frontière syrienne qui a, selon Ankara, violé son espace aérien.
« J’appelle au calme et à la désescalade », a déclaré M. Stoltenberg à l’issue d’une réunion extraordinaire organisée à Bruxelles avec les hauts représentants des 28 pays membres de l’Alliance atlantique.
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— NATO (@NATO) 24 Novembre 2015
Le secrétaire général de l’ONU, de son côté, souhaite des « mesures urgentes pour apaiser les tensions », a indiqué son porte-parole Stéphane Dujarric. Ban Ki-moon « espère qu’un examen crédible et complet de cet incident permettra de clarifier les événements et d’éviter qu’il ne se répète », a-t-il ajouté.
Le secrétaire général est « très préoccupé » et il « demande instamment à toutes les parties prenantes de prendre des mesures urgentes pour apaiser les tensions ». M. Ban réaffirme aussi que « tous ceux qui sont engagés dans des activités militaires en Syrie, et en particulier des raids aériens », doivent s’efforcer de prévenir des incidents de ce genre et « d’éviter les pertes civiles ».
Cet incident russo-turc rappelle « l’urgence de parvenir à un accord sur une solution aux événements tragiques en Syrie »,a conclu le porte-parole.
De son côté, l’ambassadeur britannique Matthew Rycroft, qui préside le Conseil de sécurité en novembre, a indiqué à la presse « que pour l’instant aucun pays n’avait demandé » de réunion d’urgence du Conseil à ce sujet. L’incident n’a même pas été évoqué, a-t-il dit, lors de consultations à huis clos que le Conseil a tenues mardi matin et qui ont porté sur la situation au Soudan et au Soudan du Sud. « Nous sommes prêts en tant que président du Conseil à (le) convoquer » en urgence si la demande en est faite, a-t-il ajouté.
La mission turque auprès de l’ONU a adressé mardi au Conseil une lettre où elle détaille les circonstances de « la violation de l’espace aérien turc », sans mentionner la Russie et sans demander d’action précise de la part de l’ONU.
Dans cette lettre, la Turquie affirme que mardi matin deux jets militaires SU-24 se sont approchés du territoire turc « dans la région de Yayladagi/Hatay ». Ankara les a mis en garde « à dix reprises pendant une période de cinq minutes », leur demandant de se dérouter. Mais ils ont « violé l’espace aérien national turc » sur 1,36 miles de profondeur et « pendant 17 secondes ».
Toujours selon la lettre, l’un des avions a ensuite obtempéré. Mais le second a ignoré les avertissements et a été abattu par des F-16 turcs en patrouille « alors qu’il se trouvait dans l’espace aérien turc ». Il s’est écrasé « du côté syrien de la frontière ».
AFP