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Autriche : législatives anticipées le 15 octobre


Ces élections sont réclamées par le nouveau dirigeant du parti conservateur ÖVP, Sebastian Kurz. (photo AFP)

Les partis politiques autrichiens ont annoncé mardi s’être entendus pour fixer au 15 octobre la date des législatives anticipées, réclamées par le nouveau dirigeant du parti conservateur ÖVP, Sebastian Kurz, qui souhaite mettre fin à dix ans de grande coalition avec les sociaux-démocrates.

Une proposition de loi en ce sens doit être officiellement présentée mercredi, a-t-il été annoncé à l’issue d’une réunion rassemblant les responsables de tous les partis représentés au Parlement, dont le chancelier social-démocrate Christian Kern. Le scrutin interviendrait dix mois après une élection présidentielle qu’a remportée en décembre l’écologiste libéral Alexander Van der Bellen face au candidat d’extrême droite Norbert Hofer, après l’élimination des deux grands partis traditionnels autrichiens au premier tour.

Alors que Christian Kern avait exprimé son souhait de voir la législature se poursuivre jusqu’à son terme à l’automne 2018, les événements se sont précipités avec la désignation dimanche à la tête de l’ÖVP de Sebastian Kurz, ministre des Affaires étrangères et star de la politique nationale à tout juste 30 ans. Celui-ci a appelé à un nouveau scrutin sans attendre, estimant que « les grandes décisions sur la direction que doit prendre ce pays doivent être confiées aux électeurs ». L’ÖVP et les sociaux-démocrates (SPÖ) gouvernement ensemble depuis 2007.

Salaire minimum et lutte contre l’évasion fiscale en chantier

Le Parlement pourrait toutefois surseoir jusqu’à fin juin à son vote déclenchant de nouvelles élections, de façon à permettre à la commission parlementaire enquêtant sur les conditions d’achat d’avions de combat Eurofighter dans les années 2000 d’achever ses travaux. Tout en reprochant à l’ÖVP d’avoir « unilatéralement mis fin à la coalition », Christian Kern a assuré mardi vouloir poursuivre d’ici là l’application de son programme de gouvernement, quitte à s’allier si nécessaire à l’opposition. Celui-ci comporte notamment la création d’un salaire minimum et d’un renforcement de la lutte contre l’évasion fiscale.

Malgré une embellie sur le front de l’emploi et de la croissance économique, les prochaines législatives pourraient ouvrir la voie à un retour au gouvernement du parti d’extrême droite FPÖ, créditée d’environ 30% des intentions de vote. Cette formation serait susceptible de former une coalition tant avec l’ÖVP qu’avec les sociaux-démocrates, selon les analystes.

Le Quotidien/AFP