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Australie : trois Américains tués dans le crash d’un avion bombardier d’eau


Les autorités australiennes ont fait savoir que cette société clouerait au sol sa flotte de bombardiers d'eau le temps de l'enquête. (Photo AFP)

Trois pompiers américains ont péri jeudi dans le crash de leur avion bombardier d’eau dans le sud-est de l’Australie, où les feux de forêt gagnent à nouveau du terrain sous l’effet des rafales et de la hausse du mercure.

La crise saisonnière des incendies, catastrophique cette année, avait connu ces derniers jours un répit en raison de précipitations et de la baisse des températures. Mais la bataille contre les flammes a repris de plus belle jeudi, avec une situation d’urgence décrétée contre au moins sept brasiers. C’est l’un d’eux, localisés dans les Snowy Mountains, en Nouvelle-Galles du Sud, qu’était parti combattre le C-130 Hercules avec lequel le contrôle aérien a perdu le contact peu avant 13H30 (02H30 GMT). Les autorités ont finalement annoncé quelques heures plus tard que les trois Américains à bord avaient péri dans le crash de cet avion bombardier d’eau dans une « grosse boule de feu » près de Cooma, à 120 km au sud de Canberra.

On ignore dans l’immédiat les causes de cet accident, mais le chef des pompiers des zones rurales de Nouvelle-Galles du Sud, Shane Fitzsimmons, avait un peu plus tôt parlé de conditions « très difficiles » pour les avions en raison des vents. Le ministre des Services d’urgences David Littleproud a estimé que cette tragédie illustrait « les dangers inhérents » auxquels les pompiers sont prêts à faire face pour protéger les autres. Il a également rendu hommage à « la fraternité des pompiers dans le monde entier ». Les autorités ont annoncé que les drapeaux seraient mis en berne vendredi en Nouvelle-Galles du Sud par respect pour les trois Américains décédés.

Des conditions « très difficiles » 

Cet accident porte à au moins 32 le nombre de personnes tuées depuis le début de la crise des feux de forêt en Australie. Les trois Américains, qui avaient une très grande expérience de la lutte contre les incendies, travaillaient pour la société canadienne Coulson Aviation qui a été engagée pour venir en aide à l’Australie. Coulson a annoncé qu’elle envoyait une équipe sur le site de l’accident. Les autorités australiennes ont fait savoir que cette société clouerait au sol sa flotte de bombardiers d’eau le temps de l’enquête. Un tel soutien aérien est crucial pour la lutte contre les feux, qui est essentiellement assurée sur le terrain par des bataillons de volontaires. Des rafales à 90 km/h avaient été annoncées pour jeudi. Mais Shane Fitzsimmons avait estimé avant l’annonce du crash que le vent soufflait plus fort que ça, notamment dans le Sud de cet Etat ravagé depuis des mois par les incendies. « Un des grands défis avec ces vents qui forcissent est qu’il est difficile de faire voler les avions et de fournir un soutien aérien aux efforts des pompiers au sol », avait-il expliqué. « Nous essayons d’engager les plus gros avions et les plus gros hélicoptères, mais c’est très difficile. C’est trop dangereux de les faire voler. »

La saison des feux pas encore terminée 

Les feux de forêts se produisent chaque année sur l’immense île-continent au sortir de l’hiver austral. Mais la saison des incendies a cette fois été beaucoup plus précoce et intense en raison d’une sécheresse qui dure, alimentée notamment par le réchauffement climatique. Depuis septembre, une surface de plus de 100 000 km2, plus grande que la taille du Portugal, a été réduite en cendres. Plus de 2 000 habitations ont aussi été détruites. Des chercheurs estiment que plus d’un milliard d’animaux ont été tués dans ces feux qui menacent de nombreuses espèces.

Le temps a brusquement changé en fin de semaine dernière, avec de spectaculaires phénomènes météorologiques comme des tempêtes de sable dans certaines zones, et de violentes averses de grêle ailleurs. Les fortes précipitations qui se sont abattues parfois ont été accueillies avec soulagement en permettant d’éteindre certains brasiers. Mais les pluies ont paradoxalement compliqué les opérations de déblaiement et de nettoyage dans certaines zones. Et jeudi a été marqué par un retour des fortes chaleurs et des vents susceptibles d’attiser les feux. De la fraîcheur est prévue pour vendredi. Mais la saison des feux « ne se termine pas ici en Nouvelle-Galles du Sud avant la fin mars », a rappelé Shane Fitzsimmons.

AFP/LQ