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Australie : les autorités ont euthanasié des centaines de koalas affamés


Les autorités australiennes ont euthanasié près de 700 koalas dans une région où les marsupiaux, trop nombreux, étaient condamnés à mourir de faim, un abattage qui a suscité colère et émotion parmi les défenseurs des droits des animaux.

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Réduits à consommer l’écorce des eucalyptus dont ils ne mangent ordinairement que les feuilles, les marsupiaux agonisaient longuement. (Photos : illustration AFP)

Les koalas ont été anesthésiés puis euthanasiés en 2013 et 2014 autour du Cape Otway, sur la côte sud-est du pays, a expliqué mercredi le ministre de l’Environnement de l’État de Victoria, Lisa Neville. « L’opération était indispensable pour éviter des souffrances aux koalas qui ne trouvaient pas de quoi se nourrir », a plaidé la ministre qui n’était pas en fonction à l’époque.

Réduits à consommer l’écorce des eucalyptus dont ils ne mangent ordinairement que les feuilles, les marsupiaux agonisaient longuement, leurs cadavres jonchant la côte, a témoigné le gérant d’un camping local, Frank Fotinas. « Les koalas qui mouraient naturellement étaient beaucoup plus nombreux que ceux qui ont été euthanasiés. Ça sentait la mort », a raconté Frank Fotinas. Au total, 686 koalas ont été abattus.

La ministre a indiqué qu’elle s’était entourée d’experts pour améliorer la gestion des populations de marsupiaux, sans exclure cependant une nouvelle campagne d’abattage. « L’expérience montre que le déplacement des koalas ne fonctionne pas et peut au contraire aggraver les souffrances », a-t-elle déclaré à la chaîne de télévision australienne ABC. « Nous devons revoir les stratégies de gestion des koalas pour ralentir la croissance de la population, qui se poursuit à grand train ».

> « Arracher les koalas à leur destin »

L’Australian Koala Foundation a réagi à cette annonce en dénonçant la mauvaise gestion des responsables politiques locaux. « Ce qu’ils ont fait est choquant. Pourquoi avoir laissé la situation se détériorer ? », a réagi la directrice exécutive de la fondation, Deborah Tabart.

Selon la zoologiste et spécialiste des koalas Desley Whisson, la population de Cape Otway s’est considérablement accrue après l’introduction de koalas prélevés sur French Island, une île côtière de l’Etat de Victoria devenue un sanctuaire pour les koalas, victimes de la chasse au début du 20ème siècle.

Mais faute de prédateurs comme l’uraète, un aigle endémique d’Australie, ils ont proliféré dans les années 1980 et la situation est rapidement devenue critique. Certains ont alors été transférés à Cape Otway. Desley Whisson a défendu l’intervention des autorités en expliquant qu’il s’agissait « d’arracher les koalas à leur destin misérable ».

Si l’affaire de Cape Otway a soulevé une vive émotion, elle demeure exceptionnelle : la population de ces petits marsupiaux classés comme vulnérables par le gouvernement est en forte diminution en raison de la perte de leur habitat, de maladies, d’attaques de chiens et d’incendies de forêts.

À l’arrivée des premiers colons britanniques en 1788, les koalas étaient plus de 10 millions. Comme ils vivent haut perchés dans les arbres, leur nombre est difficile à évaluer mais les experts évaluent leur population entre 45 000 et 100 000 individus. Les koalas sont décimés en particulier par les infections à chlamydiae, une maladie sexuellement transmissible susceptible de provoquer la cécité et la stérilité. Une équipe de microbiologistes de l’Université de la Sunshine Coast (est) a annoncé en octobre dernier avoir testé un vaccin prometteur.

AFP