Grèce et Portugal, via leurs Premiers ministres respectifs, ont signé lundi une « déclaration commune » afin de sceller une coopération renforcée au sein de l’UE contre l’austérité et face à la crise migratoire.
Le texte, signé lors d’une visite officielle du dirigeant portugais à Athènes, met en avant la « détermination » des deux pays « à renforcer leur coopération » face aux défis auxquels l’Union européenne est confrontée. Au chapitre économique, le socialiste Costa et le dirigeant de gauche Tsipras « partagent la conviction que les politiques du tout austérité sont erronées » et désastreuses socialement, selon cette déclaration.
« D’autres chemins démocratiques sont possibles »
« Les programmes d’ajustement ne peuvent résoudre tous les problèmes. C’est comme augmenter la dose de cachets à un malade pour faire baisser la fièvre. La fièvre baisse mais la maladie est toujours là », a abondé Antonio Costa devant la presse. « L’Europe de la droite néolibérale voulait imposer un modèle unique et sans alternative. La Grèce et le Portugal prouvent que d’autres chemins démocratiques sont possibles », a-t-il fait valoir.
« Le problème n’est pas que les règles ne sont pas appliquées, mais qu’elles sont inefficaces, donc il faut les corriger », a renchéri Alexis Tsipras, appelé par les créanciers du pays à accepter de douloureuses réformes et mesures d’économie pour maintenir son pays sous perfusion financière.
En matière de crise migratoire, les deux pays appellent à une gestion « solidaire et sur la base des valeurs européennes » de l’afflux de migrants et réfugiés. Ils dénoncent la « construction de clôtures » et « l’absence de volonté » de certains États membres de participer aux plans européens de répartition de réfugiés dans l’UE. Des efforts en ce sens vont être sollicités. Tsipras a par ailleurs dit discuter avec Costa de la réinstallation « immédiate » au Portugal « d’un grand nombre de réfugiés » piégés en Grèce, suite à la décision de Lisbonne d’accueillir sous certaines conditions jusqu’à 5 800 réfugiés, en plus du contingent de 4 500 que lui a alloué l’Union européenne.