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Au Nigeria, au moins 21 personnes tuées dans l’attaque d’une église


Le gouverneur de l'État d'Ondo, Rotimi Akeredolu (3e à g.), montrant du doigt le sol taché de sang après une attaque dans une église. (photo AFP)

L’attaque par des hommes armés dimanche d’une église catholique durant la messe a fait au moins 21 morts et une quarantaine de blessés, dont des enfants, dans le sud-ouest du Nigeria, suscitant l’effroi dans le pays le plus peuplé d’Afrique.

Elle s’est produite pendant la célébration de la Pentecôte à l’église catholique St Francis de la ville d’Owo, dans l’État d’Ondo, habituellement épargné par les jihadistes et les bandes criminelles actifs dans d’autres régions du pays. Lundi matin, d’immenses taches de sang maculaient toujours le parterre, les murs et les bancs en bois de cette église, témoignant de la violence de ce massacre, selon un journaliste de l’AFP sur place. Des restes humains jonchaient encore le sol.

Une quarantaine de blessés sont actuellement soignés dans différents centres médicaux de la ville, ont affirmé les autorités locales. « De la dynamite a explosé dans l’église (…) les assaillants ne sont même pas entrés dans l’église, ils ont tiré à travers les fenêtres », a déclaré le porte-parole du gouverneur de l’État d’Ondo, Richard Olatunde, qui a confirmé qu’au moins 21 personnes avaient péri.

Cette attaque, dénoncée comme un « meurtre odieux de fidèles » par le président Muhammadu Buhari, n’a pas été revendiquée. Les autorités locales ont affirmé que les forces de sécurité avaient été mobilisées pour retrouver les assaillants, dont l’identité n’est pas connue.

Dimanche après-midi, le pape François a réagi par communiqué affirmant « avoir appris l’attaque (survenue) dans l’église d’Ondo, au Nigeria, et la mort de dizaines de fidèles, dont de nombreux enfants, pendant la célébration de la Pentecôte ». « Alors que les détails de l’incident sont en train d’être clarifiés, le Pape François prie pour les victimes et pour le pays, douloureusement affectés lors d’un moment de célébration, et les confie au Seigneur, afin qu’il envoie son Esprit pour les consoler », a-t-il ajouté.

Insécurité généralisée 

L’attaque est survenue à l’avant-veille du lancement par l’APC, le parti au pouvoir, de ses primaires en vue de l’élection présidentielle de 2023 pour choisir son candidat. Le président Muhammadu Buhari, un ancien général de l’armée, termine son deuxième mandat en février 2023, comme prévu par la Constitution.

La sécurité reste un défi majeur dans le pays le plus peuplé d’Afrique et plus grande économie du continent.

Les attaques contre les sites religieux sont particulièrement sensibles au Nigeria, où les tensions s’exacerbent souvent entre les communautés d’un pays dont le sud-est majoritairement chrétien et le nord majoritairement musulman. Ce type d’attaque est toutefois rare dans le sud-ouest du pays, relativement paisible, même si des groupes criminels y pratiquent occasionnellement des enlèvements.

L’armée nigériane est en revanche confrontée à de nombreux foyers d’insécurité dans le reste du pays. Une insurrection jihadiste fait rage depuis 12 ans dans le nord-est, les gangs de pilleurs et de kidnappeurs terrorisent le nord-ouest et centre, et le sud-est est le théâtre de mouvements séparatistes.

Le groupe jihadiste Boko Haram, présent dans le nord-est du pays au côté de l’Iswap, affilié à l’État islamique, a déjà pris pour cible des églises au long d’un conflit qui a fait 40 000 morts et 2 millions de déplacés au Nigeria.