Les attentats qui ont frappé la Tunisie cette année ont été « planifiés » en Libye, pays voisin en plein chaos qui représente un véritable « danger », a affirmé vendredi un ministre tunisien, quelques jours après une attaque-suicide à Tunis.
« Tout est en train de se passer et d’être planifié en Libye », a déclaré le secrétaire d’État chargé de la sûreté nationale, Rafik Chelly, à la radio privée Mosaïque FM. Mardi, un Tunisien âgé de 26 ans s’est fait exploser dans un bus transportant des membres de la sécurité présidentielle en plein Tunis, tuant 12 d’entre eux. L’attentat a été revendiqué par le groupe jihadiste Daech, déjà responsable de deux attaques majeures cette année : la première avait fait 22 morts en mars au musée du Bardo à Tunis et la deuxième avait tué 38 touristes en juin près de Sousse.
« Les commandants des groupes terroristes tunisiens se trouvent en Libye. Voici notre grand problème. Et nous avons noté que dans les dernières affaires -Sousse, le Bardo, etc.- tous ces éléments (leurs auteurs, NDLR) sont allés en Libye et s’y sont formés », a poursuivi Rafik Chelly. Il a précisé que ces hommes se rendaient clandestinement dans ce pays voisin pour recevoir une formation « idéologique puis militaire » avant de regagner la Tunisie où « ils attendent les instructions ».
« La Libye est devenue un danger, c’est pourquoi il faut prendre des précautions », a-t-il souligné, évoquant la fermeture de la frontière de près de 500 km entre les deux pays pendant 15 jours annoncée cette semaine. Il n’a pas écarté le rétablissement d’une obligation de visa pour les Libyens qui en sont depuis longtemps exemptés.
Le secrétaire d’État a également précisé que la Tunisie aller renforcer la surveillance à ses frontières désertique et maritime avec la Libye. Tunis a déjà entrepris la construction d’un « système d’obstacles », constitué notamment de tranchées, sur 225 km. Livrée aux milices depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye compte deux gouvernements et de nombreux groupes armés se disputant le pouvoir, une situation qui a favorisé l’émergence de Daech.
AFP