Un compatriote de l’assaillant soudanais avait été interpellé au domicile de ce dernier. Et c’est chez ce compatriote qu’un troisième Soudanais a été interpellé. Il est en garde à vue depuis samedi soir dans l’enquête sur l’attaque au couteau perpétrée le matin par un réfugié soudanais à Romans-sur-Isère (Drôme) qui a fait deux morts.
Il s’agit d' »un jeune Soudanais qui résidait dans le même foyer, là où résidait le mis en cause » dans le centre de Romans-sur-Isère, a indiqué le PNAT. Cela porte à trois le nombre d’hommes de nationalité soudanaise en garde à vue : outre Abdallah Ahmed-Osman, l’auteur de l’attaque né en 1987 et réfugié en France depuis juin 2017, il y a un deuxième homme présenté comme « une de ses connaissances », qui a été interpellé « chez (Abdallah Ahmed-Osman) mais ne vivait pas chez lui », selon une source proche de l’enquête.
« C’est en perquisitionnant » le logement du deuxième Soudanais « qu’ils ont interpellé le troisième », a-t-on appris de même source. Le PNAT a ouvert une enquête samedi notamment pour « assassinats en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle ».
Les premiers éléments de l’enquête sur Abdallah Ahmed-Osman « ont mis en évidence un parcours meurtrier déterminé de nature à troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur », de même source. L’auteur de l’attaque a obtenu le statut de réfugié le 29 juin 2017 et un titre de séjour de dix ans en juillet de la même année. Il est inconnu des services de police ou de renseignement français ou européens, toujours de même source. Selon une source proche de l’enquête, il a dit « ne pas se souvenir de ce qui s’est passé ».
Deux morts, deux blessés en soins intensifs
Son audition avait été un peu retardée parce qu’il était très agité après son arrestation. Une expertise psychiatrique est prévue ce dimanche. Lors d’une perquisition à son domicile ont été trouvés « des documents manuscrits à connotation religieuse dans lesquels l’auteur des lignes se plaint notamment de vivre dans un pays de mécréants », selon le PNAT, « a priori » écrits par lui.
Armé d’un couteau, Abdallah Ahmed-Osman a agressé des passants dans la rue et des personnes dans un bureau de tabac, une boucherie et une boulangerie. Deux personnes sont mortes et deux blessés sont en soins intensifs mais stables. L’un est en salle de réveil et deux ont quitté l’hôpital, selon la source proche de l’enquête. Les investigations ont été confiées à la Sous-Direction antiterroriste de la Direction centrale de la police judiciaire, qui coordonne l’enquête, ainsi qu’à la Direction centrale de la police judiciaire et à la Direction générale de la sécurité intérieure.
Cette attaque intervient au moment où la France vit sous une constante menace terroriste depuis la vague d’attentats jihadistes sans précédent amorcée en 2015, qui a fait 258 morts au total après l’attaque de samedi. Depuis le début de l’année, la justice antiterroriste s’est saisie d’une attaque à Villejuif (Val-de-Marne) le 3 janvier, lorsqu’un jeune homme converti à l’islam et atteint de troubles psychiatriques avait attaqué au couteau dans un parc des promeneurs, faisant un mort et deux blessés, avant d’être abattu par les policiers.
LQ/AFP
L’assaillant était « assez aigri » à cause du confinement
L’assaillant, Abdallah Ahmed-Osman, est né en 1987 et est de nationalité soudanaise. Il est entré en France en août 2016 et a obtenu le statut de réfugié le 29 juin 2017 et le mois suivant un titre de séjour de dix ans par la préfecture de la Drôme. Il est inconnu des services de police ou de renseignement français ou européens et n’avait « a priori pas d’antécédents médicaux ».
L’homme de 33 ans a d’abord vécu à Moras-en-Valloire, dans le nord du département, « accompagné par les services de l’État et le Secours catholique », et « suivait un contrat de professionnalisation et une formation en maroquinerie », selon un communiqué du maire de la commune, Aurélien Ferlay. « Rien, absolument rien, ne laissait présager l’acte immonde dont il serait l’auteur », d’après lui.
Il se serait installé fin 2019 dans le centre de Romans-sur-Isère dans un logement à quelques mètres des lieux de l’attaque. L’assaillant de Romans-sur-Isère « ne se sentait pas bien depuis plusieurs jours » et était « assez aigri » à cause du confinement, selon des déclarations de plusieurs témoins entendus par les enquêteurs.
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