Les autorités sanitaires grecques ont rejeté mardi les critiques sur le décompte des cas du Covid-19 évoquées par l’Union des médecins hospitaliers (Oenge), qui accuse le gouvernement de « dissimuler » les cas sur des îles touristiques pour des raisons économiques.
L’Oenge a accusé lundi le gouvernement de ne pas publier le nombre précis de cas sur chaque île, ce qui prive d’information sur ce sujet insulaires et visiteurs. « À qui profite la politique de dissimulation de cas qui met en danger la santé publique (…) sinon à l’industrie du tourisme ? », s’est indigné l’Oenge dans un communiqué.
Le secrétaire d’État à la Protection civile Nikos Hardalias a invoqué de son côté la nécessité de « ne pas transformer les îles touchées en cibles » pour justifier l’absence d’annonce sur le nombre précis de cas sur chaque île. « Il ne faut pas créer un climat de panique (…) la situation est sous contrôle absolu », a-t-il assuré lors d’une conférence de presse mardi.
Les autorités sanitaires publient quotidiennement le nombre de cas ou de décès dus au nouveau coronavirus par région sans donner le nombre exact de cas sur certaines petites îles prisées dans les Cyclades, dont Mykonos, Paros ou Santorin, touchées par le Covid-19. Selon ce bilan, les régions les plus touchées sont l’Attique, dans le sud de la péninsule où se situe Athènes, et la région de Thessalonique, deuxième ville grecque dans le Nord.
83 % des cas non imputables aux touristes
En raison de l’augmentation récente de cas, les autorités ont décidé la semaine dernière la fermeture des bars et restaurants à minuit, une mesure valable jusqu’au 24 août, dans la région d’Athènes, de Thessalonique, sur l’île de Crète et sur certaines îles cycladiques. Nikos Hardalias a de nouveau imputé la recrudescence de l’épidémie au non-respect par ses compatriotes des recommandations des services sanitaires (le port de masque, l’évitement de grands rassemblements). Seuls 17 % de cas sont « importés », a-t-il souligné rejetant les critiques sur l’ouverture des frontières à la mi-juin aux touristes.
Comme dans de nombreux pays en Europe, la Grèce craint le retour des vacanciers dans les grands centres urbains. Des tests aléatoires sont effectués sur le port du Pirée, près d’Athènes, sur les vacanciers rentrant des îles. « On ne peut pas tester tous les vacanciers qui rentrent » car si on le fait « il y aura un manque de tests pour les gens arrivant aux frontières », a expliqué Nikos Hardalias. Moins touchée que la moyenne en Europe, la Grèce (10,9 millions d’habitants), a enregistré officiellement 7 472 cas du Covid-19 et 232 décès.
AFP/LQ