Plus de 20 000 personnes se sont rassemblées mardi à Erevan à l’appel de l’opposant arménien Nikol Pachinian, qui accuse le parti au pouvoir de vouloir entraver son élection au poste de Premier ministre par le Parlement actuellement réuni.
La place de la République, au cœur de la capitale, était à 9h30 GMT à moitié pleine. Les manifestants agitaient des drapeaux nationaux et scandaient « Pachinian est Premier ministre » devant un écran géant où était diffusé les débats au Parlement, réuni en session extraordinaire depuis 8h GMT pour élire un nouveau chef du gouvernement.
Le vote devrait avoir lieu après quatre à cinq heures de débats, selon les observateurs. A la tête de la contestation antigouvernementale qui secoue le pays depuis deux semaines, Nikol Pachinian a promis un « tsunami politique » s’il n’était pas élu Premier ministre et appelé les Arméniens à sortir dans la rue. Soutenu par trois des quatre formations représentées au Parlement, Pachinian peut compter sur 47 votes mais doit en réunir 53 pour être élu. Il a donc besoin de transfuges du Parti républicain, au pouvoir, qui détient 58 des 105 sièges du Parlement et qui n’a pas présenté de candidature rivale.
Jusqu’à présent, le parti au pouvoir avait indiqué ne pas vouloir présenter de candidat rival et ne pas s’opposer à son élection. Mais le ton a changé mardi, après une réunion lundi entre les représentants du parti et Pachinian. « Après la rencontre insatisfaisante d’hier, je suis convaincu que Monsieur Pachinian ne peut pas être Premier ministre », a déclaré Edouard Charmazanov, porte-parole du Parti républicain et vice-président du Parlement, cité par l’agence de presse russe Interfax.
Dans un message publié dans la nuit, Nikol Pachinian a accusé le Parti républicain de vouloir « faire dérailler » son élection. Depuis le 13 avril, l’Arménie est plongée dans une crise politique sans précédent : des manifestations de plusieurs dizaines de milliers d’opposants ont provoqué le 23 avril la démission de Serge Sarkissian, qui venait d’être élu Premier ministre six jours auparavant par les députés, après avoir été le chef de l’État pendant dix ans.
Le Quotidien/AFP