La chancelière allemande Angela Merkel, huée par des extrémistes lors de son arrivée à un centre de réfugiés à Heidenau, a promis mercredi de lutter sans « tolérance » contre les actes xénophobes en pleine crise migratoire européenne.
De son côté, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a invité mercredi à Paris « les pays, en Europe et ailleurs, à faire preuve de compassion et à faire beaucoup plus pour venir à bout de la crise » migratoire, la plus importante depuis la Seconde Guerre mondiale.
Angela Merkel a promis qu’elle ne ferait preuve d' »aucune tolérance vis-à-vis de ceux qui remettent en question la dignité d’autrui » lors d’une visite à Heidenau, théâtre d' »abjectes » violences selon ses mots, entre policiers et extrémistes durant le week-end autour d’un foyer de réfugiés.
Avant, pendant et après sa brève allocution, la chancelière a été conspuée par des sympathisants d’extrême droite scandant notamment « traîtresse ». Tenus à distance par la police, ces militants s’étaient mêlés à des badauds, formant un groupe d’environ 200 personnes.
De son côté, le président allemand Joachim Gauck a dénoncé mercredi l’existence d’une face « sombre » de l’Allemagne, en référence aux attaques xénophobes qui se sont multipliées ces derniers mois.
L’Allemagne attend 800 000 demandes d’asile en 2015, soit quatre fois plus que l’année précédente. 60% des Allemands (sondage de la chaîne ZDF du 21 août) jugent que le pays a les moyens de les accueillir, mais l’extrême droite multiplie les coups d’éclat.
Aux frontières extérieures de l’Union européenne, une quarantaine de cadavres ont été retrouvés mercredi dans la cale d’une embarcation au large de la Libye, ont annoncé les garde-côtes suédois, qui ont sauvé plus de 430 autres migrants sur ce bateau.
Un nombre croissant de migrants affluent aux portes de l’UE, en Hongrie notamment, où le parti au pouvoir a annoncé ce mercredi vouloir recourir à l’armée pour y faire face.
AFP/M.R