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Amnesty dénonce la hausse des exécutions en Arabie saoudite


Des femmes manifestent dans le village de Daih, au Bahreïn, le 4 janvier 2016, après l'exécution du dignitaire et opposant chiite Nimr al-Nimr par les autorités saoudiennes. (Photo : AFP)

Amnesty International a mis en garde vendredi contre la hausse du nombre d’exécutions en Arabie saoudite, où près de 100 personnes ont été mises à mort depuis le début de l’année.

Au moins 94 personnes ont déjà été exécutées en 2016, un chiffre «supérieur à celui de l’an dernier à la même période», a souligné l’ONG basée à Londres. Si les exécutions se poursuivent au même rythme, «l’Arabie saoudite aura mis à mort plus de 100 personnes au cours des six premiers mois de cette année», a prévenu l’organisation de défense des droits de l’Homme. «Les exécutions en Arabie saoudite augmentent de façon spectaculaire depuis deux ans et cette tendance épouvantable ne montre aucun signe de ralentissement», a déclaré James Lynch, directeur adjoint d’Amnesty pour le Moyen-Orient et l’Afrique du nord.

«Il est tout à fait courant d’être condamné à mort (en Arabie saoudite) après des procès extrêmement inéquitables», a regretté James Lynch, parlant de «défauts omniprésents» dans le système judiciaire du royaume. Le 2 janvier, 47 personnes avaient été exécutées en une seule journée pour «terrorisme», notamment le dignitaire et opposant chiite saoudien Nimr al-Nimr, dont la mise à mort a provoqué une crise diplomatique avec l’Iran.

Son neveu, Ali al-Nimr, arrêté alors qu’il était encore mineur, est actuellement dans le couloir de la mort. James Lynch a exhorté les autorités saoudiennes à «annuler sa condamnation et ordonner un nouveau procès immédiatement dans une procédure conforme aux normes internationales (…), sans recours à la peine de mort.» «Les autorités saoudiennes doivent mettre fin à leur dépendance envers cette peine cruelle et inhumaine et établir un moratoire officiel sur les exécutions», a encore demandé James Lynch.

En 2015, 153 personnes avaient été exécutées en Arabie saoudite, un niveau inégalé depuis 20 ans dans ce royaume régi par une interprétation rigoriste de la loi islamique. Les autorités saoudiennes invoquent la dissuasion pour justifier la peine de mort, appliquée dans des affaires de terrorisme, de meurtre, de viol, de vol à main armée et de trafic de drogue.

Le Quotidien/AFP