Angela Merkel et son camp conservateur ont entamé samedi matin des pourparlers de la dernière chance qui devraient durer tout le week-end afin d’arracher un accord de principe visant à former un gouvernement et éviter à l’Allemagne une crise politique majeure.
La chancelière au pouvoir depuis 2005 joue gros ce week-end. Certes, elle a remporté fin septembre les élections législatives dans la première économie européenne mais avec un score historiquement bas, du fait notamment de la percée de l’extrême droite, qui la prive de majorité évidente.
Depuis plus d’un mois, elle négocie âprement la constitution d’une coalition a priori contre nature entre son parti, lui-même écartelé entre ailes modérée et très conservatrice, les Libéraux du FDP, pro-business et aux tendances eurosceptiques, et les écologistes europhiles.
Incapables de s’entendre, les quatre partis n’ont pas respecté la première date-butoir pour parvenir à un résultat jeudi soir. La deuxième, et probablement dernière, a été fixée vendredi à dimanche soir, après un nouveau round sans résultats concrets.
Le risque de nouvelles élections
A leur arrivée samedi en milieu de matinée au siège berlinois de la CDU, le parti d’Angela Merkel où se tiennent les pourparlers, la plupart des leaders politiques semblaient plutôt pessimistes. « Il y a la volonté de faire en sorte que cette tâche politique réussisse, mais elle ne peut pas réussir à n’importe quel prix », a d’emblée mis en garde Alexander Dobrindt, membre de la CSU, parti bavarois conservateur allié d’Angela Merkel.
Faute d’accord sur une coalition, le risque de nouvelles élections serait grand : elle n’a pas d’autres partenaires possibles à la chambre des députés pour former une coalition majoritaire et elle a exclu l’hypothèse d’un gouvernement minoritaire.
En cas de nouveau scrutin, elle n’aurait aucune garantie de pouvoir se maintenir à la tête de son parti démocrate-chrétien, tant la contestation contre son cap centriste est importante suite à l’arrivée de plus d’un million de migrants depuis 2015 et à la poussée de l’extrême droite.
Le Quotidien/AFP