La police allemande a mené jeudi une vaste opération avec 54 perquisitions dans sept régions visant une association islamiste soupçonnée de soutenir le mouvement chiite libanais Hezbollah, a annoncé le ministère de l’Intérieur.
« A une époque où de nombreux Juifs se sentent particulièrement menacés, nous ne tolérons pas la propagande islamiste ni les campagnes antisémites et hostiles à Israël », a déclaré dans un communiqué la ministre de l’Intérieur Nancy Faeser. L’opération de police vise le « Centre islamique de Hambourg » (IZH) et cinq autres organisations soupçonnées de lui être rattachées.
L’Allemagne considère le Hezbollah comme une « organisation terroriste » et a interdit ses activités dans le pays en avril 2020. Les perquisitions ont été menées dans 54 propriétés réparties dans les différentes régions d’Allemagne. Les activités de l’IZH visent à diffuser le « concept révolutionnaire » des mollahs iraniens qui est « soupçonné d’être contraire à l’ordre constitutionnel en Allemagne », ajoute le communiqué.
Concrètement, l’association IZH contrôle notamment la mosquée de l’Imam Ali à Hambourg. Et le Renseignement intérieur allemand soupçonne IZH « d’exercer une forte influence » à partir de là, sur d’autres mosquées et associations, « allant jusqu’à une prise de contrôle totale », a affirmé le ministère de l’Intérieur.
Dans cette mouvance, « on observe clairement des tendances antisémites et hostiles à Israël qui se propagent également dans divers canaux médiatiques », a-t-il ajouté.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a promis aux juifs de les protéger en Allemagne, commémorant il y a une semaine le 85e anniversaire du pogrom nazi de la Nuit de Cristal, dans un contexte de résurgence d’actes antisémites depuis le début de la guerre meurtrière déclenchée par les attaques sanglantes perpétrées le 7 octobre sur le sol israélien par le Hamas palestinien.
Par ailleurs, l’Allemagne et de nombreux autres pays redoutent un embrasement de ce conflit au Proche-Orient, et notamment au Liban via le Hezbollah. Les échanges de tirs sont déjà quotidiens entre le Hezbollah et Israël dans la zone frontalière entre les deux pays depuis le début de la guerre.