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Allemagne : un «citoyen du Reich» jugé pour le meurtre d’un policier


Wolfgang P., membre du mouvement des "Citoyens du Reich" (Reichsbuerger), arrive à son procès à Nuremberg, le 29 août 2017. (Photo : AFP)

Un Allemand soupçonné d’appartenir à la mouvance des «citoyens du Reich», une nébuleuse qui refuse de reconnaître la République allemande, a comparu mardi à Nuremberg (sud) pour avoir abattu un policier en Bavière en octobre 2016.

Wolfgang Plan, 49 ans, a affirmé par la voix de son avocat qu’il n’avait pas l’intention de tuer l’un des agents venus lui retirer la trentaine d’armes à feu qu’il conservait illégalement chez lui et d’en blesser trois autres. Accusé de «meurtre aggravé, tentatives de meurtre et blessures corporelles graves», il encourt la perpétuité, qui implique en pratique un minimum de quinze ans d’emprisonnement avant de pouvoir demander une libération conditionnelle.

Mais selon son conseil, il a été surpris par l’arrivée des forces de l’ordre et ne savait pas qu’il avait affaire à la police lorsqu’il a ouvert le feu, faisant un mort et trois blessés. Wolfgang Plan se décrit comme un citoyen du «gouvernement de Wolfgang», un pseudo-Etat qu’il a créé en traçant des lignes jaunes autour de sa propriété de Georgensgmünd en Bavière, a rapporté l’agence de presse allemande DPA. Un panneau annonce: «Ici, ma parole fait la loi».

Ce type de comportement l’assimile selon l’accusation aux «citoyens du Reich», dits «Reichsbürger», une mouvance mêlant tous ceux qui refusent de se soumettre aux lois allemandes. Une grande partie d’entre eux refusent de payer des impôts, des cotisations sociales ou des amendes et créent leurs propres papiers d’identité. Les membres de cette nébuleuse sans organisation claire, mêlant plusieurs dizaines de groupuscules et nombre de militants isolés, ont souvent des convictions politiques néonazies ou complotistes.

Mardi matin, l’avocat de Wolfgang Plan a toutefois affirmé que son client «ne se décrirait pas» lui-même comme un «Reichsburger». Le ministre bavarois de l’Intérieur, le conservateur Joachim Herrmann, a dit mardi regretter que la dangerosité de cette mouvance ait été longtemps sous-estimée par les autorités. Il a affirmé que ses membres étaient maintenant systématiquement identifiés comme tels.

Le Quotidien/AFP