Quatre membres d’un groupuscule islamiste ont été condamnés lundi en Allemagne à des peines allant de neuf ans de prison à la perpétuité pour un attentat raté à la gare de Bonn et plusieurs tentatives d’assassinat.
Le tribunal de Düsseldorf a infligé au principal accusé, Marco Gaebel, un Allemand de 29 ans, une peine de prison à perpétuité, sans possibilité de demander une libération conditionnelle au bout de quinze ans. Il a été reconnu seul responsable d’une tentative d’attentat à l’explosif dans la gare centrale de Bonn fin 2012, alors que trois autres membres de sa cellule ont été condamnés pour un projet distinct visant à assassiner des dirigeants d’extrême droite.
Le 10 décembre 2012, un sac de sport contenant une bombe artisanale avait été retrouvé sur un quai de la gare de Bonn. La bombe n’avait pas explosé pour une raison inconnue et le parquet fédéral allemand avait estimé, à l’issue de l’instruction, que la déflagration aurait été « mortelle pour les personnes sur le quai ».
Les trois autres accusés – un Albanais de 46 ans, un Turc-allemand de 28 ans et un Allemand de 27 ans – se sont vu infliger respectivement des peines de 12 ans et 9 ans et six mois de prison ferme pour s’être procuré des armes à feu dans le cadre d’un projet d’assassinat des dirigeants du parti d’extrême-droite PRO-NRW.
Ce petit parti, actif uniquement dans l’Etat régional de Rhénanie du nord-Westphalie, où vivaient les quatre hommes, avait notamment utilisé les caricatures de Mahomet dans sa campagne électorale pour les élections régionales de mai 2012, au terme desquelles il avait rassemblé 1,4% des voix.
Ses dirigeants avaient été espionnés à leur domicile par les accusés.
La police avait interpellé les membres de cette cellule islamiste radicale un jour avant l’assassinat qu’ils avaient programmé au 13 mars 2012. Les autorités allemandes sont aux aguets en raison de la menace jihadiste pesant sur l’Allemagne, particulièrement depuis un attentat au camion-bélier qui avait fait 12 morts en décembre à Berlin, revendiqué par le groupe Etat islamique.
Les services du renseignement intérieur estiment à environ 10.000 le nombre d’islamistes radicaux en Allemagne, dont 1.600 soupçonnés de pouvoir passer à la violence.
Outre l’attaque au camion-bélier sur le marché de Noël de la capitale, l’EI a revendiqué en 2016 un meurtre à Hambourg, un attentat à la bombe à Ansbach (sud) qui avait fait 15 blessés et une attaque à la hache dans un train en Bavière (5 blessés).
Le Quotidien / AFP