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Allemagne : les responsables publics cibles de nombreuses menaces d’extrême droite


Tous les messages étaient signés "NSU 2.0" en référence au groupuscule néonazi allemand dont les membres ont commis une dizaine d'assassinats racistes dans les années 2000. (illustration AFP)

Les lettres de menaces de mort envoyées à des personnes publiques en Allemagne sont plus nombreuses que supposé jusqu’ici, ont indiqué mardi les autorités, sur fonds de liens présumés de la police et des mouvances d’extrême droite.

Au moins 69 messages ont été envoyés à une trentaine de responsables politiques ou personnages publics dans huit régions du pays, a annoncé Peter Beuth, ministre de l’intérieur de l’État régional de Hesse, où le premier cas avait été révélé début juillet. Tous les messages, envoyés par mail, SMS ou même fax, étaient signés « NSU 2.0 » en référence au groupuscule néonazi allemand dont les membres ont commis une dizaine d’assassinats racistes dans les années 2000.

Dans la plupart des cas, les contacts des victimes étaient accessibles librement sur le net, selon l’enquête de la police judiciaire régionale. Les données de trois victimes ont néanmoins été recherchées dans trois ordinateurs de la police, a indiqué Peter Beuth. De quoi « nourrir le soupçon » que des informations tirées de sa base de données aient pu être utilisées par le ou les auteurs des messages, toujours non identifiés. Le scandale, qui a coûté son poste au chef de la police régionale Udo Münch, avait éclaté début juillet après des révélations selon lesquelles un ordinateur de la police de Francfort avait été utilisé pour rechercher les données personnelles d’une responsable politique de gauche locale. Celle-ci, Janine Wissler, a reçu plusieurs lettres ou mails de menaces de mort signés « NSU 2.0 ».

Une avocate allemande connue pour défendre des migrants ou des Allemands d’origine étrangère, Seda Basay-Yildiz, a elle aussi reçu dans le passé des menaces de la part de ce mouvement extrémiste. Plusieurs responsables politiques du parti conservateur de la chancelière Angela Merkel ont aussi été visés.

Peter Beuth a précisé qu’il n’existait « aucune preuve » de l’existence d’un réseau d’extrême-droite dans la police en Hesse. C’est dans cette région, d’abord à Cassel, qu’un élu local pro-migrant Walter Lübke a été tué d’une balle dans la tête l’an passé par un néo-nazi, et ensuite à Hanau qu’un homme a abattu 9 personnes d’origine étrangère en février.

LQ/AFP