La justice allemande a rejeté vendredi la demande de députés d’opposition de pouvoir faire auditionner en Allemagne Edward Snowden devant la commission d’enquête parlementaire sur les écoutes de services secrets américains.
L’Allemagne avait été choquée à l’été 2013 par les révélations de Snowden, ancien consultant de la NSA, portant sur un vaste système de surveillance des conversations téléphoniques et des communications via l’internet des Allemands. (Photo : AFP)
Edward Snowden, qui avait révélé ces écoutes, est réfugié en Russie. Dans sa décision, la Cour, basée à Karlsruhe (ouest), a jugé « irrecevable » la plainte déposée par les Verts et la gauche radicale Die Linke, estimant que cette affaire ne relevait pas de questions constitutionnelles mais plutôt de la Cour fédérale de justice, également installée à Karlsruhe.
Initialement, la demande d’audition de Snowden avait été formulée en mai par des députés de gauche et de droite, membres de la commission d’enquête parlementaire du Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand. Cette commission est chargée de déterminer dans quelle mesure citoyens et responsables politiques allemands ont été espionnés par l’agence de renseignements américaine, la NSA. La motion invitait M. Snowden à témoigner, en personne à Berlin ou bien en visioconférence.
La coalition au pouvoir en Allemagne, dirigée par la chancelière conservatrice Angela Merkel, avait refusé que Edward Snowden soit auditionné en Allemagne, soucieuse de ne pas froisser les Etats-Unis. En septembre, des députés Verts et de la gauche radicale Die Linke avaient contesté ce refus devant la Cour constitutionnelle. Ils souhaitaient que M. Snowden, recherché par les Etats-Unis et qui a trouvé refuge en Russie, vienne témoigner à Berlin, sous couvert d’une immunité qui empêcherait son arrestation et son extradition.
L’Allemagne avait été choquée à l’été 2013 par les révélations de Snowden, ancien consultant de la NSA, portant sur un vaste système de surveillance des conversations téléphoniques et des communications via l’internet des Allemands, jusqu’au téléphone de la chancelière, pendant plusieurs années. La justice allemande, qui a renoncé à enquêter sur l’écoute massive des télécommunications de millions d’Allemands, avait toutefois lancé en juin dernier des investigations concernant le portable de Mme Merkel. Jeudi, le procureur fédéral Harald Range a toutefois indiqué qu’il n’avait pour l’instant pas trouvé d’éléments indiquant que l’appareil avait été piraté.
AFP