Un millier d’avocats du barreau d’Alger manifestaient jeudi devant le siège du Conseil constitutionnel, réclamant qu’il invalide la candidature à un 5e mandat du président Abdelaziz Bouteflika, 82 ans, affaibli par les séquelles d’un AVC depuis 2013.
Marchant sur environ 1,5 km, les avocats sont parvenus à franchir, avec quelques bousculades mais sans heurts, plusieurs cordons de police pour parvenir jusque devant le Conseil constitutionnel, qui étudie depuis le 4 mars 21 dossiers de candidatures déposés dans les délais légaux, dont celui de Bouteflika. « Nous demandons au Conseil constitutionnel d’assumer ses responsabilités », a expliqué Me Ahmed Dahim, membre du Conseil de l’ordre des avocats d’Alger, alors que ces confrères scandaient « Non au 5e mandat ».
« Cette candidature est irrecevable », a poursuivi l’avocat soulignant que le dossier devait légalement comporter un certificat médical que l’état de santé de Bouteflika ne permettait pas de délivrer. Le Conseil doit statuer sur les candidatures avant le 14 mars.
L’ordre des médecins s’en mêle aussi
Le président Bouteflika a été hospitalisé le 24 février en Suisse, officiellement pour « des examens médicaux périodiques », mais son retour en Algérie n’a toujours pas été annoncé. Depuis son AVC, le chef de l’État ne s’est pas adressé de vive voix aux Algériens et ses apparitions publiques sont devenus rares.
En annonçant le 10 février sa candidature, il a déclenché une contestation contre lui jamais-vue depuis qu’il a été élu à la tête de l’État il y a 20 ans exactement. Mercredi, l’ordre des médecins algérien a rappelé au Conseil constitutionnel que les certificats médicaux délivrés aux candidats à la présidence de la République doivent répondre aux « règles de déontologie médicale » et que les médecins les rédigeant doivent être « inscrits au tableau de l’ordre des médecins ».
Alors qu’elles sont officiellement interdites depuis 2001 dans la capitale, les manifestations sont quasi-quotidiennes à Alger depuis le début de la contestation massive le 22 février. Des journalistes ont également commencé à se rassembler jeudi, comme ils l’ont fait le jeudi précédent, Place de la Liberté de la Presse, dans le centre d’Alger.
LQ/AFP